Poulets grillés, tome 3
Silence, on tue ! C’est sur un plateau de cinéma que la plus sympathique bande de losers du 36, quai des Orfèvres fait son come-back, avec toujours à sa tête la célèbre commissaire Anne Capestan, obligée d’interrompre son congé parental pour sauver une ex-collègue. La capitaine Eva Rosière, qui se consacre désormais à sa carrière de scénariste, est accusée du meurtre d’un réalisateur, retrouvé un couteau entre les omoplates, défoncé à la kétamine ! Eva avait, il est vrai, juré de le tuer… Le Cluedo peut commencer. Sa gamine sous le bras, Anne Capestan est prête.
Avis : Quelle jubilation de retrouver notre équipe de pas-tant-bras-cassés-que-ça-mais-quand-même !
Dans Arts et décès, l’enquête que la brigade de la rue des innocents va devoir mener, envers et contre tout, concerne le milieu du cinéma. En effet, notre Eva Rosière, qui a scénarisé leur appartement/commissariat de police pour un film d’action, n’a prévenu personne qu’elle écrivait sur leur unité de bras cassés. Et lorsque le réal est retrouvé poignardé alors qu’elle le cherchait partout en disant « je vais le tuer » car il voulait réécrire son scénario, elle se retrouve bien mal devant ses collègues et amis. Et surtout en première ligne en tant que coupable. Alors qui voudra/pourra l’aider à prouver son innocence ?
– Anne Cabestan, leur cheffe adorée, nouvellement mère qui perd sa concentration car tellement fatiguée ?
– Dax, le geek avec moins de neurones depuis son attrait pour la boxe ?
– Lebreton, l’incorruptible de la brigade déjantée (qui se dit quand même qu’Eva est bien celle avec le moins d’alibi et le plus de mobiles) ?
– Orsini, pour gagner encore la palme auprès des journalistes ?
– Torrez, pour s’enlever la scoumoune ?
Ou les « vraies » brigades et les juges et avocats qu’elle avait pris un malin plaisir à dézinguer dans sa série ?
Dans ce 3ème opus des Poulets grillés, Sophie Hauff vous fera rire et sourire, mais aussi tendrement apprécier l’amitié, l’amour maternel, l’amour tout court ou tout simplement le respect. Et surtout sous couvert de l’humour, vraiment réfléchir à ce que l’on appelle intelligence, société, politesse ou rendement dans notre monde.
Mais également rebondir de piste en cul de sac, d’indices en doutes et de questions en certitudes, car Art et décès mêle de façon grandiose l’humour et le polar. L’enquête n’est pas facile et les indices sont parfois manqués par les collègues inattentifs, ou Joséphine qui se carapate à 4 pattes…
Mais Sophie Hénaff réussit aussi la gageure de continuer à nous montrer des personnages certes foutraques mais encore diablement attachants, et qui mériteraient une deuxième chance. C’est un plaisir renouvelé que de lire ces personnages blessés par la vie ou par des brigades sclérosées par le racisme, l’homophobie ou les luttes de pouvoirs…
Bref, si vous ne connaissez pas encore ces poulets-ci, ils sont à déguster sans modération !
Roman publié aux éditions Le livre de poche