Le jour où Kennedy n’est pas mort / R. J. Ellory

Le jour où Kennedy n’est pas mort / R. J. Ellory

couverture du roman le jour où kennedy n'est pas mort de RJ Ellory

C’est l’une des histoires les plus connues au monde – et l’une des plus obscures. Le 22 novembre 1963, le cortège présidentiel de John F. Kennedy traverse Dealey Plaza. Lui et son épouse Jackie saluent la foule, quand soudain… Quand soudain rien : le président ne mourra pas ce jour-là. En revanche, peu après, le photojournaliste Mitch Newman apprend le suicide de son ex-fiancée, Jean Boyd, dans des circonstances inexpliquées. Le souvenir de cet amour chevillé au corps, Mitch tente de comprendre ce qui s’est passé. Découvrant que Jean enquêtait sur la famille Kennedy, il s’aventure peu à peu dans un monde aussi dangereux que complexe : le cœur sombre de la politique américaine.

Avis : R.J. Ellory nous livre avec Le jour où Kennedy n’est pas mort un thriller politique doublé d’une uchronie, où il imagine la suite de son mandat si JFK avait survécu à la balle de Lee Harvey Oswald le fameux 22 novembre 1963.

R.J. Ellory fait ici le portrait d’un Kennedy (et de sa famille politique) loin de l’image d’Épinal qui s’attache habituellement à sa légende : adieu paillettes, sourire Colgate et vision idéalisée d’un homme d’exception qui aurait pris le destin de l’Amérique à bras le corps pour le redresser. John Fitzgerald Kennedy souffrait de nombreuses maladies, était drogué jusqu’aux yeux pour en supporter les maux, semait les maîtresses comme des miettes de pain, et était soupçonné d’avoir participé au trucage des votes ayant menés à son élection en 1960. Mais c’est aussi le portrait d’un homme charismatique, et d’un parti près à tout pour le soutenir et pour défendre son image. D’un parti gangréné par la corruption et la soif de pouvoir.

En parallèle, nous suivons Mitch Newman, photojournaliste raté qui ne s’est jamais remis des 4 mois qu’il a passé en Corée en tant que journaliste de guerre. Le jour où il apprend le suicide de son amour de jeunesse, Jean Boyd, journaliste elle aussi, sa vie bascule à nouveau. À la demande de la mère de la jeune-femme, il va tenter de reconstituer ce qu’ont été ses derniers jours, pour comprendre ce geste si contraire à son caractère… Et découvrir que Jean s’intéressait beaucoup au clan Kennedy. En suivant ses traces, il va remonter ses pas jusqu’à Dallas en novembre 1963…

Le jour où Kennedy n’est pas mort dévoile lentement ses cartes. Ellory apporte une dimension psychologique importante à ce thriller politique. Car le fond du sujet, ce sont les illusions. Les illusions que Mitch entretient sur lui-même, sur sa relation avec Jean ; les illusions que l’administration Kennedy s’employait à déployer. Le rythme n’est pas haletant, ni organisé autour de courses poursuites. Néanmoins, on ne s’ennuie pas et l’histoire est prenante. J’ai trouvé très intéressant de découvrir l’envers du décor de la politique de l’époque, et la théorie que propose l’auteur au complot ayant mené à l’assassinat de JFK est franchement amusante. Malgré tout, la dernière partie du roman tire en longueur et j’ai trouvé qu’il se terminait un peu en queue de poisson. On a nos réponses mais l’histoire n’est pas conclue.

Roman publié aux éditions Sonatine – Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau

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