Karin Müller, Tome 2
Été 1975, RDA.
Deux bébés ont disparu à Halle-Neustadt, cité idéale de la République, réputée connaître un taux zéro en matière de crime. Le lieutenant Karin Müler est choisie pour tenter d’élucider ce mystère. Mais alors qu’elle met tout en oeuvre pour retrouver les jumeaux, elle se heurte à des murs invisibles, aussi épais que deux des complexes d’habitation.
Car dans cette ville nouvelle où les allées se perdent dans le vide et où les rues ne portent pas de nom, seule la productivité compte. La population, sous l’emprise de la propagande, est à maintenir à tout prix dans l’ignorance.
Or, c’est justement hors des périmètres autorisés que semblent se trouver les véritables indices. Des hauts fonctionnaires du complexe VIII aux employés de la crèche locale, tout le monde à l’air d’avoir quelque chose à cacher. Lorsque Karin parvient enfin à avancer dans ses recherches, une révélation concernant sa propre histoire vient rebattre les cartes de son enquête…
Avis : Dans Stasi Child nous avions rencontré Karin Müller, lieutenant à la Kripo, la police criminelle de République Démocratique Allemande. Nous retrouvons ici l’enquêtrice seulement quelques semaines après le drame qui a conclu sa dernière enquête. Alors qu’elle a été mise au placard et ne s’occupe plus que d’infractions mineures son adjoint lui, se remet doucement de ses blessures. Pourtant, on va lui donner une chance de se rattraper : à Halle-Neustadt, le joyau de Berlin-Est, 2 bébés viennent d’être enlevés, dont l’un a rapidement été retrouvé mort…
Stasi Block va se dérouler sur plusieurs mois. On envoie Karin enquêter, mais en lui liant les mains dans le dos et en lui bandant les yeux. Elle n’a le droit ni de perquisitionner ni d’interroger la population. La Stasi, cette ombre omniprésente qui contrôle tout règne à nouveau sur le périmètre de l’enquête. Et pour eux, la priorité est que rien ne vienne troubler la quiétude des habitants de Halle-Neustadt et son image de ville parfaite.
Karin et son équipe vont donc devoir mettre au point des ruses de Sioux pour pouvoir récolter des indices. Et même pour cette fervente socialiste, convaincue que le régime communiste est le meilleur, les méthodes de la police politique sont parfois dures à encaisser. Alors je dois dire que cette intrigue n’est pas la plus passionnante : le rythme est lent, les avancées sont dérisoires (et en réalité il est assez facile au lecteur de deviner ce qu’il s’est passé), et les policiers n’ont au final que peu de chose à voir avec sa résolution.
Malgré tout, on ne s’ennuie pas une minute. Le contexte de l’Allemagne dans les années 70 est riche, le roman est rythmé par les pensées d’un personnage hors cadre qui entrecoupe le récit, et Karin va devoir faire face à des changements importants dans sa vile personnelle.
C’est à partir d’un fait divers réel que David Young a imaginé l’intrigue de Stasi Block liant la petite et la grande histoire. La suite n’a malheureusement pas été traduite en France, mais je souhaite toutefois parvenir à continuer cette série puisque l’auteur est Anglais et non Allemand 😉
Roman publié aux éditions Fleuve (Noir) – Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Françoise Smith
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