Où les roses ne meurent jamais / Gunnar Staalesen

Où les roses ne meurent jamais / Gunnar Staalesen

Couverture de Où les roses ne meurent jamais de Gunnar StalesenPetite-Mette jouait gentiment dans le bac à sable devant la fenêtre de la cuisine. Soudain, elle ne fut plus là, seul son nounours traînait encore dans le sable. Presque vingt-cinq plus tard, sa mère lance un ultime appel, juste avant la date de prescription pour ce genre de crime. Et les cas désespérés sont pour Varg Veum. Un suspense haletant où le privé norvégien enquête dans les communautés hippies de la fin des années 1970, icônes de partage et d’ouverture d’esprit. Ou de secrets et mensonges ?

Avis : Une claque ! Jeune maman, lire la 4ème de couverture de Où les roses me meurent jamais m’a fait froid dans le dos. Cette sensation n’est jamais partie de toute ma lecture. Gunnar Staalesen a su jouer avec mes nerfs d’enquêtrice, avec l’art et la manière d’un écrivain et scénariste de génie ! Bon, même si, du coup, j’ai un peu moins envie d’aller en Norvège, là tout de suite…!

Une petite fille disparaît alors qu’elle jouait tranquillement dans le bac à sable de la résidence où habite ses parents, alors que sa maman ne l’a quitté des yeux « que » quelques secondes. Un évènement qui n’est pas sans rappeler les faits divers qui ponctuent bien trop souvent malheureusement notre quotidien. Les faits se déroulent en Norvège, mais sont largement transposables, mis à part les noms imprononçables qui jalonnent le récit, à de nombreux pays. Même 25 ans plus tard, on n’oublie pas. Où les roses ne meurent jamais est une lecture qui marque, de par les sentiments et les sensations qu’elles nous fait éprouver.

L’empathie pour cette maman qui n’a de cesse de chercher sa fille, dont les jours et les nuits sont hantés par ce drame, et on l’a comprend bien !, et dont l’approche de la prescription juridique des faits renforce le besoin de savoir, de comprendre pour essayer de commencer à faire son deuil.

La colère de se dire qu’il y a dehors des gens capables de faire du mal à une petite fille de 4 ans. Qu’il y a des gens prêts à tout pour enterrer des secrets inavouables. L’enquête va finalement plus loin que l’enlèvement : on en découvre les conséquences non seulement pour la famille de la petite Mette, mais pour tout le voisinage et les personnes qui ont été impliquées dans l’enquête. Un drame qui en cache d’autres, et pour lesquels certains sont prêts à sacrifier des vies.

La stupéfaction devant le nombre de pistes exploitables et le dévouement du détective Vars Veum pour cette enquête. Une enquête par laquelle il pense échapper à ses démons mais qui lui est, finalement, salvatrice et rédemptrice.

Le désarroi face à une énigme insoluble. Peut-on encore découvrir quelque chose 25 ans après, alors que les témoins de l’époque ont déménagé, ont tout oublié ou sont morts ? Un immense puzzle s’offre à nous. On devient attentif au moindre détails, à chaque rencontre faite par le détective privé, on ravive à ses côtés des passés douloureux qui ont ravagé des vies et on se sent impuissants face à la douleur ressentie. On finit par se rendre compte que de simples intuitions peuvent suffire à faire éclore un début de vérité.

Où les roses ne meurent jamais est un roman au-delà de la simple enquête, psychologiquement percutant.

Roman publié aux éditions Folio – Traduit du norvégien par Alex Fouillet. 

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