Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l’identité de l’unique rescapé d’un crash d’avion, un bébé de trois mois ? Deux familles, l’une riche, l’autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias, ont baptisée Libellule. Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l’affaire, avant d’être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu’à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante, jusqu’à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu’un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ?
Avis : Quel immense plaisir de lire ce livre ! Le suspense y est haletant. Je me suis prise à aimer le jeune Marc Vitral, le frère (ou pas ?) de la petite libellule, connue plus tard sous le surnom de Lylie. Et je voulais, comme lui, voir la balance de la chance pencher du bon côté. À savoir, que Lylie ne soit finalement pas une Vitral. C’est par les sentiments de Marc que l’on rentre dans Un avion sans elle, et c’est son parcours du combattant que l’on suit. C’est par ce chemin que Michel Bussi déroule ce mystère.
J’ai également été prise dans l’engrenage de l’enquête plus que prenante (18 ans d’enquête quand même !!!!) de Crédule Grand-Duc. Ce détective privé au nom singulier est un vrai pinailleur. Si quelqu’un devait trouver la solution à ce cas (de conscience ?) ce devait être lui. Pourtant, il est assassiné et son cahier vert ne laisse pas THE réponse.
Dans la famille De Carville, vue par le prisme (faussement ?) déformant de Grand-Duc, il y a le grand-père. Léonce De Carville est maintenant grabataire après deux attaques dû à ses erreurs lors du procès qui devait dire qui était ce petit bébé. Mais à l’époque, il a été féroce et déloyal. Malvina, la grande sœur devenue folle par la faute de son grand-père qui l’a forcée à témoigner alors qu’elle n’avait que 6 ans. Elle tente de ramener sa sœur auprès d’elle par tous les moyens. Et la grand-mère enfin, Mathilde De Carville, qui n’a pas réussi à tourner la page et reste une redoutable adversaire. Elle a laissé faire ce qui devait être fait par son mari (ou Dieu ?) à l’époque. Mais elle va ensuite conclure un pacte avec Nicole Vitral. Elle veut que son argent assure une meilleure vie à la petite rescapée, mais va ainsi immiscer le doute dans la famille Vitral.
Venons-en à la famille Vitral. Je vous ai déjà parlé de Marc et de mon attachement pour ce personnage. Parlons des grands-parents qui vont mener un combat qui semble perdu d’avance, les riches ayant des appuis haut placés. Pierre Vitral d’abord, qui va mourir asphyxié dans la voiture où ils cuisinent les jours de festival. Il était droit dans ses bottes mais n’avait pas le bagou de sa femme, Nicole. Nicole que toute la France va apprécier grâce à son aura et son parlé à la télé. Et qui va pactiser, un peu, avec l’ennemie et beaucoup, avec l’espion de l’ennemie, Crédule Grand-duc.
Nous parlerons peu de Lylie qui n’apparait que dans deux chapitres où elle nous laisse entrevoir ses émotions. Elle est toujours vue par le prisme des autres points de vue. Mais cette jeune femme ne peut que vous émouvoir. Comment se construire quand on ne sait pas d’où l’on vient, quand on ne sait pas si ses sentiments envers son frère sont impurs…
Il y a aussi deux personnages annexes, sans qui cette histoire ne serait pas possible. Ce sont les deux seuls amis de Grand Duc : Nazim et Ayla. Nazim est son adjoint pour les recherches et les traductions en Turquie. Ayla est la femme de Nazim, à qui il raconte sur l’oreiller toutes les horreurs qu’il a commise car Nazim a été espion. Ils sont malgré eux, victimes de cette enquête.
Cette histoire est une histoire de lâcheté, vaguement. Cette enquête est un véritable nœud gordien, car il fallait attendre 18 ans et regarder la une du journal de l’époque pour comprendre le mystère. Et redonner son nom à Lylie.
Le seul bémol à mon enthousiasme pour Un avion sans elle, provient du « baladage » en règle que Bussi utilise encore une fois. Pour On la trouvait plutôt jolie, c’est de Marseille au Sahara, pour Code Lupin, dans toute la Normandie et pour celui-ci, de Paris à Dieppe en passant par la Turquie et bien sûr, le Jura. Cela renforce souvent le suspense mais j’ai trouvé que cela faisait aussi ressortir la trame un peu grossière de cette enquête. Les rebondissements sont souvent de la chance pure…
Il n’en reste pas moins que je lirais d’autres Bussi, mais pas tout de suite… J’ai peur sinon de trop souffrir de me faire balader .
Roman publié aux éditions Presses de la cité
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