Patagonie. Dans la steppe balayée par des vents glacés, Rafael est le dernier enfant d’une fratrie de quatre garçons. Depuis toujours, il est martyrisé par ses frères aînés. Leur père a disparu. Leur mère ne dit rien, perpétuellement murée dans un silence hostile. Elle mène ses fils et son élevage de bétail d’une main inflexible, écrasant ses rejetons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien. Dans ce monde qui meurt, où les petites fermes sont remplacées par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l’étau de terreur et de violence qui l’enchaîne à cette famille ?
Avis : Comme vous le savez maintenant, je suis fan de Sandrine Collette. Depuis les QDP 2017, j’ai lu ses 6 livres. Il reste la poussière n’est pas celui qui m’a le plus remuée. Pourtant cette famille hautement dysfonctionnelle, avec une mère distante et violente, est loin d’être un oasis.
Les jumeaux, Mauro et Joaquin, imposent leurs volontés à leurs deux frères, mais surtout à Raphaël, le petiot. Et dans ce désert émotionnel, ils n’ont plus que le viol de brebis pour épancher leurs besoins.
Raphaël sait d’ailleurs qu’il ne peut compter que sur lui-même, et cela depuis son plus jeune âge. C’est l’ouverture grandiose du livre qui nous le montre, lui qui a servi de « balle de polo » à ses frères. Il a été terrorisé et maltraité, et il continu de sentir leur force et leur violence dans ses chairs.
De même, Steban, le troisième, n’est pas un tendre. Mais depuis qu’il sait quelque chose que les autres ignorent, son désespoir est larvé car cette connaissance lui a ôté la parole.
La mère fait survivre tout ce petit monde « grâce à » son inflexibilité. Elle leur fait peur. Il faut dire qu’elle ferait peur à n’importe qui.
Les terres sont arides, les nouveaux élevages vont vers de grandes exploitations, leur vie est donc très précaire. Mais, il y a en plus une dureté et une méfiance dans cette famille, qui rend leur vie infiniment triste et malsaine.
Si le thème que Sandrine Collette a choisi ici ne m’a pas enthousiasmée et si l’histoire, qui se traine un peu en longueur sans l’intense suspense d’autres livres de cette auteure, ne m’a pas autant époustouflée, j’ai toujours autant apprécié le style et la noirceur du propos.
Roman publié aux éditions Le livre de poche.
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