Que feriez-vous si d’un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu’un jour sur deux ? C’est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui, sans qu’il n’en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu’un jour entier vient de s’écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n’a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l’alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s’évaporant progressivement dans le temps… Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ?
Avis : Gros coup de cœur pour cette magnifique BD ! Ces jours qui disparaissent allie le tour de force d’être à la fois superbe, pleine de douceur et de mélancolie et horrible, d’une sensibilité rare et d’une cruauté indifférente.
Lubin Maréchal est un jeune acrobate de talent. Insouciant, il croque la vie à pleine dents. Jusqu’au jour où une chute provoque un étrange phénomène en lui : il ne se réveille plus qu’un jour sur 2, et pendant ces moments d’absence, un autre lui prend sa place. Un Lubin au caractère diamétralement opposé qui, petit à petit, rogne de plus en plus sur son temps, sa personnalité, sa vie… Schizophrénie ? Dédoublement de la personnalité ? J’ai été complètement emportée par le récit et incapable de le reposer avant de l’avoir fini.
Si vous lisez les commentaires de l’éditeur sur la 4e de couverture, ils vous expliqueront que Ces jours qui disparaissent parle d’identité et de dualité de l’être. Et c’est vrai. Mais personnellement, cela m’a surtout parlé d’amitié, d’amour, de confiance et de relations entre les êtres. C’est beau, juste, fort et profondément touchant. Les cases de Timothé Le Boucher m’ont plusieurs fois fait monter les larmes aux yeux, j’ai senti l’injustice de la situation m’étreindre, la douleur et la peur ressentie par Lubin me frapper. Un sentiment d’oppression de plus en plus puissant m’a accompagnée au fil de ma lecture.
Les dessins sont également très beaux, avec beaucoup de couleurs pastel. Timothé Le boucher utilise en outre pour son récit un jeu de narration original, tout en ellipses et « hors champ » extrêmement bien mené.
Et cette fin…
Bouleversant !
Roman graphique paru aux éditions Glénat (1000 Feuilles)
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