Sisam et Helya ont fait la fabuleuse expérience de leur pouvoir de Myrihande. Mais s’ils ont remporté une bataille, la guerre n’en est pas finie pour autant. Kryom, qui a juré leur perte et celle de tous leurs alliés, connaît désormais le refuge secret d’un des anciens Gardiens de Saänkalum et va tout mettre en œuvre pour s’emparer de sa Clef. Guidés par Ecleïes, Sisam, Helya et leurs compagnons prennent le chemin des terres sauvages de l’Âpre-Monde dans l’espoir de retrouver le vieux Gardien avant lui. Profondément marqué par le drame qui a touché sa famille, Hemerod a pris la relève d’Ecleïes au sein de la Guilde du Second Souffle. Accusé de haute trahison par les siens, il s’efforce de faire barrage au Gouverneur Hacton, dont les sombres desseins pourraient sonner le glas des Trois Cités…
Avis : J’avais été subjuguée par l’univers hors du commun et la plume acerbe et minutieuse de Guilhem Méric dans le tome 1 de Myrihandes. C’est donc avec un plaisir impatient que je me suis plongée dans le tome 2, Le gardien de l’âpre-monde. Cette saga est aussi énigmatique et complexe que sa couverture. A chaque ligne, le champ des possibles est vaste et les choix de l’auteur et de ses personnages nous surprennent par leur audace et leur originalité. Il m’a tout de même fallu de nombreuses pages pour parvenir à me remettre dans l’histoire. Si on lit les deux tomes à la suite , l’entrée abrupte dans l’intrigue dès les premières lignes du deuxième tome doit cependant être très plaisante.
Le gardien de l’âpre-monde apporte des réponses à ces questions que l’on se posait en refermant le premier tome, notamment quant aux raisons du refuge des Hommes sur le mont Pan-Kaïa. Ces réponses nous amènent à découvrir toute une autre facette du monde des Myrihandes, celui de l’âpre-monde et de ses personnages, entre bannis et créatures des ténèbres. Et le stratagème est efficace : en ne dévoilant que certains aspects du monde qu’il crée dans le premier tome, Guilhem Méric réussit encore à nous surprendre, ce qui est une prouesse quand on sait que parfois les suites peuvent se révéler assommantes.
Avec cet univers foisonnant, je m’attendais à une intrigue plus mollassonne, notamment du fait de la volonté de Sisam et d’Hélya de partir à la quête de leurs origines. Je sentais donc que ce tome porterait beaucoup sur le passé des personnages et de leur monde, j’avais peur de tomber dans un tome parenthèse lourd de descriptions et d’explications. Guilhem Méric ne nous ménage pas et parvient à développer de multiples intrigues dans ce monde complexe, sans nous donner de migraine ! Il y a celle de Sisam et Helya qui tentent de donner un sens à ce qu’ils sont, un Myrihandes, pour comprendre mieux leur passé. Parallèlement, le lecteur mène sa double quête personnelle : comprendre le passé et l’organisation de ce monde tout en errant dans le monde des ténèbres à la découverte de créatures plus sombres les unes que les autres. L’efficacité de la plume de Guilhem Méric est encore au rendez-vous quand il s’agit de nous faire apprécier ou détester certains personnages et de choisir le clan qui nous paraît assez fort mentalement et physiquement pour survivre.
Le gardien de l’âpre-monde a cette qualité rare de parvenir à nous faire découvrir encore davantage un univers savamment ficelé et de faire avancer l’intrigue sans en dire trop pour nous faire languir du troisième tome à venir !
Roman publié chez Harmonia Productions