Idaho Babylone / Theo Hakola

Couverture de Idaho Babylone de Théo HakolaRésumé : Metteur en scène originaire de Spokane, dans l’État de Washington, Peter Fellenberg réside en France depuis plus de trente ans. Alors qu’il est sur le point de monter une nouvelle pièce de théâtre dont le rôle principal sera tenu par une célèbre actrice de cinéma, sa soeur Marnie l’appelle des États-Unis, affolée : sa fille aînée, Macie, vient de disparaître lors d’un camp de vacances organisé par l’Église, dont l’adolescente a récemment embrassé un peu trop ardemment les principes… À moins qu’elle ne se soit enfuie avec un certain Brandon, neveu d’un suprémaciste blanc notoire de l’Idaho voisin ?

Avis : Roman noir de l’Amérique d’aujourd’hui plus que thriller ou roman policier, Theo Akola nous présente dans Idaho Babylone une Amérique dont la foi ne l’ouvre pas aux autres, mais au contraire cette Amérique redneck, campagnarde, croyante et parfois raciste capable de voter pour Trump.

Peter Fellenberg, américain pur souche résidant à Paris depuis plusieurs décennies retourne dans sa ville natale de Spokane suite à l’appel au secours de sa sœur : sa fille Macie n’est pas rentrée à la maison après une retraite religieuse. Déjà inquiets de voir la jeune fille s’éloigner peu à peu des siens à mesure qu’elle se rapprochait de plus en plus d’une église fondamentaliste, ses parents craignent désormais qu’elle soit sous l’emprise de suprémacistes blancs.

Dans un style non dénué d’humour, bien que parfois désabusé, Theo Hakola décortique les dérives d’une Amérique bien pensante et puritaine, faisant d’Idaho Babylone un roman engagé. La subtilité de l’embrigadement moral, la spirale infernale qui mène à l’extrémisme religieux, au fanatisme et qui, malgré nos temps modernes, malgré les leçons que notre Histoire aurait dû nous apprendre touche toujours au cœur une large population d’hommes et de femmes, quels que soient leurs horizons. L’auteur fait d’ailleurs le lien avec ce qu’il se passe en France aujourd’hui.

La référence à Babylone l’impure ne se retrouve pas que dans le seul titre. Par petites touches, Theo Akola insère des renvois à cette cité mythique, finissant de lier l’idée. Tout d’abord avec le pêché d’orgueil qui dévore le pasteur Tom au point de ne pas vouloir reconnaître qu’il est prêt à mettre des adolescents en danger pour satisfaire son ambition. Puis, par la totale incompréhension qui sépare les différentes parties : bien que parlant la même langue, ils ne parlent pas le même langage. Enfin, par la mélancolie ressentie par Peter pour son pays d’origine.

Car Idaho Babylone est aussi une histoire de nostalgie, celle d’un homme qui, la cinquantaine passée, rentre au pays et se rend compte que celui-ci lui manque. Envahi par les souvenirs d’enfance, il aspire à retrouver la douceur de vivre qu’il a pu connaître, à retrouver cette nature égale à nulle autre, à retrouver sa famille. Famille qui a également une place centrale dans le récit.

Roman publié aux éditions Actes Sud (Actes noirs) – Traduit de l’anglais par Yoann Gentric

 

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