Résumé : C’est une chasse au trésor sanglante, dispersée dans tout le pays. Sept jeunes femmes violées, torturées puis tuées, dans le corps desquelles on a laissé d’étranges souvenirs : une fourchette, un abricot, une grenouille en terre cuite… Valérie Hart, inspectrice à la Brigade criminelle de San Francisco, fut la première à relier ces crimes atroces entre eux. Mais aujourd’hui l’enquête piétine. Il ne s’agit plus seulement d’éviter une huitième victime, mais de sauver la vie d’une fillette sans défense, dans une cabane isolée du Colorado… Pour elle, chaque minute compte.
Avis : Saul Black est le pseudonyme d’un auteur de romans fantastiques plus connu sous le nom de Glen Duncan. Leçons d’un tueur est son premier thriller, genre qu’il a choisi d’aborder sous l’aspect des tueurs en séries. S’il ne révolutionne pas le genre, il s’en tire honorablement.
Depuis 3 ans, la police est sur les dents. Éparpillés dans tout le pays, des corps de femmes sont retrouvés violés, mutilés, abandonnés aux regards comme une perverse œuvre d’art. Rien ne relie ces femmes entre elles, si ce n’est leur macabre mise en scène, devenues réceptacles d’objets divers… À San Francisco, une brigade spéciale, épaulée par un agent du FBI est chargée de l’Affaire.
Construit comme un triptyque, Leçons d’un tueur rassemble 3 tableaux qui se déroulent de manière indépendante mais qui sont tous liés entre eux. D’un côté nous suivons l’enquête de police sous la houlette de Valérie Hart, l’inspectrice en charge du dossier ; au milieu, les pérégrinations et déviances des tueurs ; et enfin, le sort de Nell Cooper, 10 ans, rescapée de justesse de leur dernière « virée », mais pas sortie d’affaire pour autant.
Alternant entre la violence des crimes, la douceur ouatée des neiges du Colorado et la sobre réalité de l’enquête, le récit est efficace, et peut même se révéler très prenant. Certains passages sont très noirs, voire carrément glauque. Il est dommage que certaines longueurs plombent un peu la tension qu’a voulu instaurer l’auteur. Le roman aurait gagné à s’élaguer de quelques pages – et de certains conflits ; celui avec l’agent du FBI n’apporte rien à l’histoire, décevant même quand on découvre le pourquoi.
Concernant les protagonistes, ils sont tous bien dessinés, et on sent le soin que Saul Black a souhaité leur apporter. Brisée par une enquête difficile, Valérie Hart est persuadée ne pas avoir droit au bonheur, et s’emploie, consciencieusement, à se détruire. Son personnage a clairement été créé pour susciter la sympathie et l’attachement, mais j’avoue pour ma part l’avoir trouvée un tantinet agaçant avec ses sempiternels refrains sur « la perte de l’amour » et « l’amour ». Les tueurs sont psychotiques à souhait. La jeune Nell, remplit son rôle de biche courageuse.
Roman publié aux éditions Pocket – Traduit de l’anglais par Isabelle Maillet