Le Sang des Dieux et des Rois, Tome 1.
Résumé : Imaginez une époque où les dieux s’amusent des souffrances des hommes. Où des forces maléfiques se déchaînent aux confins du monde connu. Où des cendres des villes naissent des empires.
Alexandre, héritier du trône de Macédoine, est en passe de découvrir son destin de conquérant, mais il est irrésistiblement attiré par une nouvelle venue.
Katerina doit naviguer dans les eaux troubles des intrigues de la cour sans dévoiler sa mission secrète: tuer la reine.
Jacob est prêt à tout sacrifier pour gagner le cœur de Katerina. Même s’il doit pour cela se mesurer à Héphestion, tueur sous la protection d’Alexandre.
Enfin, par-delà les mers, Zofia, princesse persane fiancée à Alexandre malgré elle, part en quête des légendaires et mortels Dévoreurs d’Âmes, seuls capables d’infléchir son destin.
Avis : Passionnée d’histoire, je me suis lancée avec de grandes attentes dans Le sang des dieux et des rois. Peut être trop d’attentes… L’intrigue se passe dans l’Antiquité, dans les jeunes années d’Alexandre le Grand. On suit les envies d’émancipation de ce jeune prince ainsi que celles de différents personnages de son entourage. Et c’est là que le bât blesse. Eleanor Herman a laissé énormément de place aux tourments amoureux des héros. J’aurais davantage préféré qu’elle mette l’accent sur l’adolescence d’Alexandre le Grand et son accession au pouvoir. J’ai d’ailleurs eu une impression d’inachevé concernant ce roman, tant sur le plan des personnages que des histoires d’amour, et même de l’intrigue en général. Certes, Le sang des dieux et des rois ouvre vers un deuxième tome mais il laisse bien trop de questions en suspens, comme un préquel.
J’ai également été déçue par quelques traits d’écriture de l’auteure. L’emploi du présent et des diminutifs m’ont gêné. De plus, les événements et les références aux modes de vie et aux règles de l’époque sont trop emprunt de sentimentalisme, ce qui gêne l’amatrice d’Histoire que je suis. Toutefois, on sent qu’Eleanor Herman s’est documentée sur le sujet, car l’on parvient aisément à s’imaginer les lieux où se déroule l’intrigue.
Cependant, on est vite perdu face à la multiplicité des personnages et des histoires qui les concernent. En effet, à chaque chapitre, on change de point de vue et on suit le destin d’un des 7 personnages principaux. Même s’ils sont liés, on se perd vite dans les objectifs de chacun au fil des chapitres. Ce procédé narratif permet au lecteur de savoir avant les personnages certains secrets. Or, je préfère découvrir ces secrets en même temps que les personnages. De plus, dès que j’ai eu le sentiment de m’attacher à un personnage, je ne l’ai retrouvé que quelques chapitres plus tard. Certains m’ont apparu très antipathiques, comme le jeune Alexandre, et d’autres pas assez développés, comme Zofia.
Eleanor Herman ajoute également une dose de fantastique au roman historique, réutilisant les mythes et légendes antiques. J’ai trouvé cet aspect mal développé, alors que le livre est catégorisé comme relevant de la fantasy. C’est parfois maladroitement mêlé à l’intrigue et les fondements de ce monde sont mal établis. Les explications sont souvent trop longues et arrivent trop tardivement dans le roman.
Concernant l’édition, j’ai beaucoup apprécié la couverture ainsi que la mise en page, l’ornement typographique et la carte située au début. Petit plus pour la citation d’Aristote en début de chaque partie.
Roman publié aux éditions Robert Laffont – Traduit de l’anglais par Madeleine Nasalik.