Déchirés / Peter Stenson

Déchirés / Peter Stenson

Couverture de Déchirés de Peter Stenson aux éditions PocketQuatrième de couverture : Pour un bad trip, c’est un bad trip. En se réveillant ce matin-là et en découvrant que les zombies ont envahi les rues, Chase Daniels accuse d’abord ses excès de la veille. Cependant, il ne s’inquiète pas plus que ça. Peut-être qu’il devrait. Car la fin des temps est proche : ils sont là, dehors, ils avancent et ils ont faim. C’est maintenant une question de survie. Chase se met en tête de retrouver Kay, son amour perdu, en danger quelque part dans la ville…
Quand les losers d’hier deviennent les derniers hommes d’aujourd’hui, la fin du monde peut-elle être le début d’une nouvelle vie ?

Avis : Chase Daniels est un héros pour le moins atypique. Lorsqu’il se réveille un matin, c’est pour se rendre compte que le monde a basculé dans l’horreur. Les rues sont vides et silencieuses… à l’exception d’effrayants ricanements qui annoncent l’arrivée des zombies que sont devenus les hommes. Mais comment a-t-il pu louper l’apocalypse ? Tout simplement parce qu’il était « déchiré » ! Et il compte bien le rester.

Peter Stenson annonce la couleur d’entrée de jeu avec deux scènes bien gores. Déchirés est un roman violent, sanglant, et le ton employé est à l’image des faits relatés, cru, parfois halluciné. C’est en totale immersion que l’auteur nous plonge.

Là où il frappe réellement fort, c’est dans la justesse de ses descriptions. L’état du manque, du besoin de drogue, des sentiments que les personnages éprouvent sont saisissants de vérité. Et pour cause. Ancien drogué lui-même, l’auteur sait très bien de quoi il parle.

Peter Stenson créé un monde où le seul moyen de survivre est de se droguer, et dans lequel les toxicomanes sont d’ailleurs les seuls rescapés de cette mystérieuse épidémie. Enfin, ils n’ont plus à avoir honte, à se justifier auprès de leur famille, à se battre contre le système. Mieux, leur survie dépend de l’ingestion de méthamphétamine. Le rêve, quoi. Vraiment ? Ils restent malgré tout des drogués, prêts à tout pour leur dose, égoïstes, opportunistes, alors même que le monde s’écroule autour d’eux…

Déchirés est une œuvre plus profonde qu’elle en a l’air lorsqu’on prend la peine de creuser un peu. C’est un cri d’amour vibrant pour la méthamphétamine, pour les sensations et le sentiment de liberté qu’elle apporte, mais aussi, une prise de conscience amère, une lucidité désenchantée des ravages qu’elle provoque. Et si la mort entoure les personnages, si l’auteur a choisi de les confronter à des zombies, ce n’est pas pour rien. Car au fond, n’est-ce pas ce qu’ils sont eux-mêmes ?

Vous qui souhaitez entrer dans ses pages, laissez l’espoir, l’amour et la bonté à la porte.

Roman publié aux éditions Super 8 (Pocket) – Traduit par Pierre Szczeciner

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