Quatrième de couverture : Paul Herzfeld dirige à Berlin le service de médecine légale de la police criminelle. Un matin, alors qu’il pratique l’autopsie d’une jeune femme, il découvre dans son crâne une capsule métallique. Quand il l’ouvre, stupeur ! Un bout de papier sur lequel figure un prénom, suivi d’un numéro de téléphone. Il le compose et la voix qu’il entend est celle de sa fille, Hannah… Le message enregistré ne laisse place à aucun doute : « Viens à mon secours ! Et pas à un mot à quiconque, sinon je mourrai… ». À lui de retrouver seul le psychopathe qui a élaboré ce macabre scénario et enlevé sa fille de dix-sept ans. Une course contre la montre bientôt jonchée d’autres cadavres…
Avis : C’est encore une fois un roman très noir que nous livre Sebastian Fitzek. À la dimension psychologique à laquelle il nous avait habitués dans ses précédents livres, s’ajoute ici la touche clinique apportée par Michael Tsokos, médecin légiste de métier. Et celle-ci n’enlève rien à l’horreur de la mort, bien au contraire. Les scènes d’autopsie auxquelles nous assistons dans ce livre, sont loin d’être aseptisées.
Après un prologue complètement inattendu qui ferre le lecteur, les trois premiers chapitres changent radicalement de décor, nous emmenant sur une île perdue au cœur d’une tempête pour un huis-clos haletant, préfigurant de l’atmosphère anxiogène instillée dans ces pages. Puis les auteurs nous entrainent à Berlin, nous confrontant à nouveau à de nouveaux personnages. Le lecteur, dérouté, cherche à relier les points.
Tout comme les protagonistes. C’est un jeu de piste macabre auquel ils se doivent de jouer. Certaines scènes sont vraiment très dures, gores et dérangeantes. Il faut avoir le cœur bien accroché. À leur image, les chapitres, courts et nerveux, ne nous laissent pas une minute de répit.
Mais ce livre coup de poing, est aussi un pamphlet mettant en cause la justice de leur pays de la part des auteurs. C’est par une mise en scène extrême, qu’ils mettent en lumière un problème de fond, gravissime et choquant. En Allemagne, la fraude fiscale est plus sévèrement punie que le viol d’enfants. Et croyez-moi, on ressort aussi indignés qu’eux. Mais la France fait-elle réellement mieux ?
Soyez prévenus, si vous ouvrez L’inciseur – qui m’a assez rappelé Le briseur d’âmes – vous ne fermerez pas l’œil de la nuit !
« Car l’espoir n’est rien qu’un morceau de verre dans le pied, un tesson qui fait éternellement souffrir jusqu’au moment où l’on finit par l’enlever. »
Roman publié aux éditions L’Archipel – Traduit par Jean-Marie Argelès