Les Salauds Gentilshommes, Tome 2
Quatrième de couverture : Locke Lamora, l’ancienne Ronce de Camorr, et son comparse Jean Tannen ont fui leur cité natale. Ils ont embarqué à bord d’un navire et gagné la cité-État de Tal Verrar, où ils prévoient bientôt de réaliser leur forfait le plus spectaculaire : s’attaquer à L’Aiguille du péché, une maison de jeu réservée à l’élite et voler son incommensurable trésor. Il n’existe qu’une façon de s’approprier l’argent de cet établissement: le gagner aux divers jeux qu’il propose à ses clients. Un domaine que Locke et Jean croient connaître sur le bout des doigts. Mais, une fois encore, les deux compères se retrouvent embringués dans des aventures imprévues… et devront se frotter à la flotte pirate de la redoutable capitaine Zamira Drakasha. Une véritable sinécure pour des voleurs qui ne distinguent pas bâbord de tribord ! Et pendant ce temps, les Mages Esclaves fomentent leur revanche contre celui qui les a humiliés et croit avoir échappé à leur châtiment : un certain Locke Lamora.
Avis : Nous retrouvons nos deux héros, nos deux rescapés devrais-je dire, particulièrement éprouvés après les évènements dramatiques du 1er tome. Locke n’est plus que l’ombre de lui-même et il lui faudra bien toute la patience, toute l’amitié et toute la vigueur de Jean pour le tirer du désespoir dans lequel il s’est laissé sombrer. Pour se refaire, les deux amis décident donc de se lancer dans une nouvelle arnaque. Quelque chose de bien tortueux, digne des Salauds Gentilshommes, et qui ne méritera pas moins de deux ans de préparation.
Malheureusement pour eux, ils vont devoir faire face à une nouvelle pluie d’ennuis. Les Mages Esclaves ne les ont pas oubliés et sont bien décidés à se venger, et ce, de la manière la plus originale qui soit. Ainsi deux grandes intrigues vont se croiser, où nos deux compères vont devoir jongler avec leurs identités mais aussi avec leurs vies. Dans l’une, ils prépareront le cambriolage de L’aiguille du péché, la maison de jeu la plus sélect et la plus sécurisée de Tal Verrar. Dans l’autre, ils devront évoluer au milieu d’une bande de pirates comme s’ils étaient des leurs, eux qui sont des marins d’eau douce.
Le récit est un peu moins intense que dans le 1er tome, mais toujours aussi fascinant. On ne peut être qu’emporté par la virtuosité dont fait preuve l’auteur pour entraîner ses personnages dans les aventures les plus folles. L’entremêlement de ses deux intrigues est parfaitement ajusté et efficace. L’humour est toujours une composante aussi importante des deux héros, et l’histoire est pleine de répliques truculentes qui pourraient bien devenir cultes !
C’est donc un grand plaisir de suivre à nouveau Jean et Locke. L’attachement que le lecteur leur porte reste ici intact. Et les nouveaux protagonistes introduits par l’auteur sont tout aussi réussis. Travaillés, ils apportent les éléments nécessaires au récit pour lui apporter encore plus de densité, notamment au niveau de l’émotion. Un personnage des plus mystérieux apparaît également dans ce tome, que nous sommes assurés de revoir par la suite. Il introduit une dimension supplémentaire à l’intrigue vraiment prometteuse.
L’univers brossé ici par Scott Lynch est si vaste, si réel et si bien dépeint, que nous n’avons pas l’impression que l’auteur l’a inventé mais qu’il décrit un monde qu’il aurait lui-même foulé. Rien n’y ait laissé au hasard, que ce soit la géographie, les coutumes ou les langues.
Des horizons rouge sang est une suite qui se dévore, avec une fin surprenante et qui confirme que cette série est un must du genre.
« Que les voleurs prospèrent. Que les riches n’oublient pas. »
Roman publié aux éditions Bragelonne – Traduit par Olivier Debernard