Quatrième de couverture : 1931, Chicago. Traqué par la police, Harper Curtis, un marginal violent, se réfugie dans une maison abandonnée. À l’intérieur, il a une vision. Des visages de femmes, auréolés de lumière, lui apparaissent. Il comprend qu’il doit les trouver… et les tuer. Dans sa transe, Harper découvre que grâce à cette demeure, il peut voyager dans le temps. Débute alors sa croisade meurtrière à travers le XXe siècle : années 1950, 1970, 1990… D’une décennie à l’autre, il sème la mort sur son passage, laissant en guise de signature des indices anachroniques sur le corps de ses victimes.
Mais l’une d’elles survit aux terribles blessures qu’il lui a infligées. Et va tout faire pour le retrouver.
Avis : J’avais eu un avis mitigé sur le premier de roman de l’autrice que j’ai lu, Zoo city, mais son style m’avait marquée par son originalité. J’ai tout de suite était attirée par le résumé des Lumineuses, d’autant qu’il promettait de nous emporter dans un univers très différent du précédent. Mais c’est lors des Quais du polar auxquels j’ai assisté cette année, et en découvrant Lauren Beukes sur un stand, que j’ai craqué et lui ai acheté son livre. Je ne le regrette pas, car j’ai positivement adoré !
L’autrice nous entraîne dans des sauts de puce d’une décennie à l’autre. Nous y suivons alternativement Harper dans sa folie meurtrière et Kirby, sa seule victime à avoir survécu, alors qu’elle cherche à le retrouver. Ces deux êtres, aux antipodes l’un de l’autre, sont pourtant liés par une rage et un besoin plus fort que tout. Dan, lui, est un journaliste qui avait couvert la tentative de meurtre de Kirby. Il s’attache très vite à cette jeune fille volontaire, dont il ne sait s’il doit l’aider dans sa quête ou la décourager. Leur amitié apporte une touche de fraicheur à l’histoire.
L’intrigue proposée dans Les lumineuses est d’un premier abord, certes classique, mais sa construction est originale. En permettant au tueur de voyager dans le temps, Lauren Beukes offre un mélange des genres étonnant et parfaitement réussi. Le récit est accrocheur et maitrisé. Le style journalistique de l’autrice le sert d’ailleurs très bien. Elle relate des faits et la narration au présent accentue cette impression de compte-rendu. De manière discrète et fine, Lauren Beukes esquisse une peinture de la société à différentes époques. En quelques traits saisissants elle dresse le portrait des victimes, des femmes qui témoignent ainsi de leurs conditions de vie.
Lauren Beukes parvient ici à nous entraîner dans une histoire hors-normes et captivante. Elle n’y apporte peut-être pas toutes les réponses, mais cela ne m’a pas le moins du monde dérangée.
« Son sourire fait mieux que compenser ses yeux couleur de vase, il révèle leur éclat secret. Harper à la sensation que son cœur se décroche. Plus jamais il ne doutera du choix de la Maison. Pas d’erreur, c’est elle. L’une d’elles – ses Lumineuses. »
Roman publié aux éditions Presses de la Cité – Traduit par Nathalie Serval