Les Lames du roi, Tome 1
Présentation : Il est un fort, sur la lande, où l’on envoie les enfants rebelles : le Hall de Fer. Quand ils en sortent, des années plus tard, ils sont devenus les meilleurs épéistes du royaume. On appelle ces combattants d’exception les Lames du roi. Le plus prestigieux d’entre eux est messire Durendal, dont ce livre nous conte la légende. Un jour, le roi lui confie une périlleuse mission : partir à la recherche d’un vieux monastère, dans des contrées lointaines, sur les traces d’un espion mystérieusement disparu. Pour honorer son serment, Durendal devra tout sacrifier, son amour, ses amis, et affronter de sombres machinations.
Avis : Ce roman de cape et d’épées part d’une idée vraiment très intéressante. Dans un fort reculé et battu par les vents, sont entrainés aux arts de la guerre et de la cour de jeunes garçons, voués à servir le roi ou ceux à qui celui-ci décidera de les offrir. Au bout de leur formation, ce sont les meilleurs épéistes du royaume qui sortiront du Hall de Fer. Ce qui fait la particularité de leur engagement c’est que ces hommes sont liés à leur égide par une très forte conjuration. Si forte, qu’elle est mortelle pour le jeune guerrier si le rituel échoue. Au contraire, en cas de réussite, l’enchantement déclenche une loyauté à toute épreuve envers la personne à laquelle il est attaché. La Lame passe alors complètement sous la domination de son protégé. Celui-ci deviendra le centre de sa vie au point qu’il lui sera douloureux de s’éloigner de lui et bien sûr qu’il sera prêt à donner sa vie pour sauver la sienne, quelque soit par ailleurs ce qu’il peut penser de lui.
Un départ fort alléchant donc, mais tout, dans cette histoire, va bien trop vite. En à peine 300 pages, nous est contée la vie de Durendal, l’une des plus célèbres Lames du Roi. C’est une aventure qui aurait dû être pleine de bruit et de fureur, car Durendal a eu une destinée épique et, pour le moins, bien remplie. Il a vécu des combats, des trahisons, des quêtes au trésor… Il a voyagé, aimé, perdu… Et pourtant, nous ne faisons que passer d’un évènement marquant à un autre, sans jamais s’attarder longtemps. Ce qui fait que malheureusement, nous n’avons pas le temps de nous attacher aux personnages ou d’être happé par l’intrigue. Le protagoniste le plus prégnant n’est d’ailleurs pas celui du héros, si vertueux, mais bien celui de ce roi qui suscite tant de passions parmi sa garde. Arrogant et impétueux, fort et sûr de son bon droit comme de ses capacités, c’est une figure marquante pour tous ceux qui le rencontrent.
De nombreuses bonnes idées illustrent encore ce roman, telles que les Sœurs Blanches, les Inquisiteurs ou Saraminde et les épées d’or. Ce dernier point est d’ailleurs le passage le plus réussi, car certainement le plus long et le plus détaillé. Mais pour l’essentiel, encore une fois, tout va trop vite et toutes ces notions sont à peine effleurées. Elles servent plus à donner une couleur locale au livre. Cela ne sera peut-être pas le cas dans les autres tomes, mais c’est dommage qu’elles n’aient pas été plus développées dès celui-ci. D’autant que les autres volets des Lames du roi se concentreront sur de nouveaux héros. L’insigne du Chancelier est donc une histoire rythmée, pendant laquelle on ne s’ennuie pas, mais qui ne captive pas non plus.
Roman traduit par Cédric Perdereau – Edité par Bragelonne