Quatrième de couverture : Avocat d’affaires, Peter Shepard a tout pour être heureux : une grande maison sur les hauteurs de San Francisco, une femme amoureuse, deux petites filles irrésistibles. Pourtant, certains jours, ses angoisses sont si fortes qu’il est obligé d’aller s’asseoir sur un banc dans un parc. Toujours le même banc, toujours les mêmes angoisses. Ce que Shepard redoute, c’est le Big One, ce tremblement de terre dont tout le monde sait qu’il finira par engloutir la Californie. Et le pire advient. Mais ce n’est pas la terre qui a tremblé, c’est le passé qui a ouvert une brèche sous ses pieds, le plongeant en enfer et le forçant à se souvenir que, vingt ans plus tôt, six enfants s’étaient fait une promesse dans les cachots d’un centre de redressement. Un pacte qu’il a trahi. Il est temps pour lui de retourner à Rédemption.
Avis : Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. C’est une bonne histoire – qui m’a peut-être un peu trop fait penser à Sleepers, même si le traitement en est assez différent – mais certaines scènes surréalistes et quelques longueurs ont un peu plombé le récit. J’ai eu du mal à rentrer dedans au début. Mais petit à petit, on se laisse tout de même attraper par l’intrigue. On veut connaitre la suite. Et surtout, ce qui a déclenché toute cette histoire. Quelle est la teneur de ce pacte ? Et comment a-t-il pu, 20 ans plus tard, provoquer tant de dégâts ?
On apprend à connaître Peter Shepard après le kidnapping de sa famille. Amnésique depuis un accident vasculaire cérébral, il ne se souvient pas de son passé. Jusqu’au jour où quelqu’un décide qu’il est grand temps pour lui de retrouver la mémoire. Il va pour cela employer des méthodes on ne peut plus cruelles. On suit alors Peter dans son cheminement entre passé et présent. Ce roman est comme un road trip sur la route des souvenirs. On apprend alors que ce brillant avocat a un jour été un jeune délinquant, qui s’est retrouvé enfermé à Rédemption.
Rédemption est un centre de redressement pour jeunes en auto-gestion dirigé par un révérend fou, et dont les gardiens en sont les plus méchants, dépravés et vicieux des prisonniers. C’est là que Peter a rencontré ses amis, sa bande. Lui et Wendy, la seule fille du groupe, sont les 2 derniers arrivés et c’est d’eux que viendra leur nom : les Enfants Perdus, en hommage au conte de J.M. Barrie, Peter Pan. Autour d’eux, il y a Howard, Collie, Marcellus et Ezzie, le « gentil » géant fou. En tout, six gosses perdus avec chacun leur propre histoire horrible. Et c’est entre ces murs qu’ils ont alors échangé ce fameux pacte.
Âmes sensibles s’abstenir ! Il y a dans ce livre des passages très durs, préparez-vous à côtoyer le plus noir de l’âme humaine. C’est un roman très sombre que nous présente-là Patrick Graham. Malgré tout, il n’est pas exempt d’une certaine tendresse. Les liens qui unissent les Enfants Perdus sont vraiment très forts et touchants. Et le mélange est assez réussi. Cependant, ma lecture s’est terminée par une note de déception. J’attendais mieux du final, qui m’a plutôt laissé un goût de « tout ça pour ça ? ». J’espérais un grand dessein, des révélations fracassantes, mais mon attente a été déçue. Même si cela n’enlève rien au tragique de l’histoire, je trouve cela bien dommage.
Paru aux éditions Anne Carrière.