La pucelle et le démon / Benedict Taffin

La pucelle et le démon / Benedict Taffin

couverture de La pucelle et le démon de Bénédict TaffinQuatrième de couverture : Le mercenaire Sidoine de Valzan est chargé d’escorter la prophétesse Jehanne. La jeune femme prétend pouvoir remettre le Dauphin sur le trône et rétablir la paix dans le royaume. Mais à son arrivée Sidoine découvre qu’elle a été assassinée par des démons. Il lui faut absolument trouver une femme pour sauver le royaume, mais qui ? Il ne connaît personne en ces terres étrangères. Personne, hormis la prostituée avec laquelle il a passé la nuit précédente : Oriane.
Oriane… Jehanne… qui verra la différence ?

Avis : Le titre seul de ce roman, La pucelle et le démon, présageait tout du mauvais roman à l’eau de rose… Et pourtant, poussée par l’excellente chronique de Phooka, je n’ai pu m’empêcher de me ruer dessus. Et j’ai découvert, pour commencer, une histoire qui n’avait vraiment rien de romantique et ensuite, un très bon et original roman de fantasy historique. Benedict Taffin détourne, pour mieux nous la conter, la vie d’une éminente héroïne de l’histoire de France : Jeanne d’Arc. Ce parti pris est vraiment intéressant.

Au début de chaque chapitre, de courts passages rappellent la vérité historique. L’auteur a fait de grosses recherches sur ce personnage mythique et a choisi d’axer son « étude » selon un point de vue controversé : Jeanne d’Arc aurait été une marionnette. Benedict Taffin y a bien sûr ajouté sa touche toute personnelle, saupoudré de fantastique pour nous présenter un récit plein de vie et de fureur. Le roman est porté par 2 personnages aux forts caractères. Sidoine de Valzan, d’une part, capitaine dans l’armée et habité par un bhargoest, un démon. Avant d’aller accomplir son devoir, il a préféré s’accorder une nuit de plaisir, ce qui a eu pour conséquence la perte de Jehanne, la pucelle qu’il était venu chercher. Ou, si l’on se place de son point de vue plus pragmatique, d’éviter sa propre mort. Dans l’urgence, il a dû trouver une solution de remplacement. Nous avons donc, également, Oriane, prostituée nouvellement promue porte-étendard des troupes falatiennes (françaises). Elle est sensée bouter les Azuléens (les anglais) hors du royaume et remettre le prince bâtard Francis de Voppe (Charles VII) sur le trône. Et c’est là que la fiction rejoint la réalité… ou vice-versa !

Oriane rentre, comme dans un moule, dans le rôle de cette Élue qui entend des voix. Fragile et forte, douce et sauvage à la fois, elle harangue ses compatriotes pour les mener au combat et va sur les champs de bataille avec eux, mais pleure sur les corps de leurs ennemis. Elle s’imprègne de plus en plus de son rôle au fur et à mesure de leur avancée, au point qu’elle-même ne sait plus distinguer ce qui tient de la composition. Sidoine, que mon cerveau légèrement dyslexique a eu beaucoup de mal à ne pas appeler Sidonie, est surnommé La Hire en raison de ses colères mémorables. Les calés en histoire reconnaitront certainement là, Etienne de Vignolles, même si le rôle que l’auteur lui accorde ici est bien plus important. Le démon qu’il porte en lui est un être avide de sang et de batailles, que Sidoine a bien du mal à contrôler. Il est comme un diable sur l’épaule, sans cesse à le tenter et le pousser. Malheureusement, il n’a aucun ange sur l’autre épaule pour contrebalancer et l’aider à lutter contre lui et le désir de violence et de perversion de son bhargoest. Le couple que ces 2 êtres, diamétralement opposés, forment est intéressant. Benedict Taffin va complètement à contre-courant des romances habituelles.

Au final, La pucelle et le démon est une histoire vraiment originale qui permet de voir Jeanne d’Arc sous un jour nouveau et de manière ludique. Et, même si je suis bien en peine de dire si j’aime ou non la fin, ce roman est une découverte que je ne regrette pas d’avoir fait, et qui m’a permis de passer un agréable moment de lecture. La seule chose que je lui reprocherais, c’est que l’on n’en sache pas plus sur la manière dont Sidoine à réussi à échapper à la possession totale de son bhargoest et sur la perle qui l’aide à le maintenir captif.

Roman édité par les éditions Asgard.

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