La couleur de l’âme des anges / Sophie Audouin-Mamikonian

La couleur de l’âme des anges / Sophie Audouin-Mamikonian

Sauvagement assassiné à 23 ans, Jeremy devient un Ange… et réalise avec effroi que l’on peut mourir aussi dans l’au-delà. Pour ne pas disparaître, en effet, tout Ange doit se nourrir de sentiments humains et même… les provoquer ! Invisible et immatériel, Jeremy décide d’enquêter sur sa mort et tombe rapidement amoureux de la ravissante Allison, une vivante de 20 ans, témoin de son meurtre. Or l’assassin de Jeremy traque la jeune fille… Jeremy parviendra-t-il à sauver Allison ? Sera-t-il capable de sacrifier ses sentiments et de vivre à jamais séparé d’elle ?
Nous remercions vivement l’éditeur Robert Laffont et la collection R, pour nous avoir donné l’opportunité de lire en avant-première ce roman.

Avis de Zina : Il est très difficile pour moi de faire une chronique sur La couleur de l’âme des anges car bien que je l’aie apprécié, il y a plusieurs éléments qui, selon moi, l’ont desservi.

Le pitch est vraiment original et intéressant. Le monde des anges ressemble beaucoup au notre. La particularité, tient à la nature de l’alimentation des anges qui doivent se nourrir des sentiments des vivants, s’ils ne veulent pas disparaitre. Ils se distinguent en deux catégories : les « bleus » qui se nourrissent des sentiments positifs comme la joie et, les « rouges » qui apprécient plutôt la colère et le désespoir.

Sophie Audouin-Mamikonian a réussi à me surprendre. L’histoire n’a pas du tout évolué comme je le pensais. Particulièrement en ce qui concerne le personnage d’Allison. Du coup, on a vraiment envie de savoir ce qui va se passer.

Cependant, même si le roman est truffé de bonnes idées, l’autrice en fait parfois trop. Parmi les anges, il y a de nombreux noms illustres, et si au début j’ai trouvé que c’était un joli clin d’œil, il a été gâché par le nombre. Einstein, Galilée, Roosevelt, Al Capone, Caligula, Méphistophélès… il y en a trop et l’idée perd de son charme. De même, tout est de la « faute » des anges : les acouphènes, les appartements vides, les résultats du foot, les accidents de voiture, les guerres… Encore une fois, c’est amusant au début et, c’en est lassant à la fin.

J’ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Jeremy. De son vivant, il était égoïste et immature. Son décès lui a montré certaines de ses lacunes, seulement elle n’a rien pu faire quant à son manque de maturité. Je le trouve même un peu niais et, je n’ai pas réussi à y croire. On dirait un jeune garçon qui essaye de se faire passer pour un homme. Par contre, j’ai bien aimé Allison. Voilà une jeune fille qui sait ce qu’elle veut et qui a oublié d’être bête. Contrairement à Jeremy, elle a compris tout de suite que les deux anges, qui prétendaient vouloir les aider, n’étaient pas nets et que leurs intentions n’étaient pas aussi pures qu’ils le disaient.

En ce qui concerne l’intrigue, je n’ai pas compris pourquoi, à aucun moment, le héros n’essaie de retrouver la personne qui a été assassinée avant lui, alors qu’il cherche la raison de son meurtre. Ce n’était pas logique. J’ai eu également du mal avec l’histoire d’amour, que j’aurai préféré moins présente.
J’ai apprécié cette lecture car, comme je le disais, on est pris dedans et j’étais vraiment curieuse de savoir ce qui allait de passer. Mais, je pense que le ton est plus adapté aux adolescents qu’aux adultes.

Avis d’Ella : Un roman avec un potentiel certain et beaucoup d’idées originales, mais qui a, pour moi, un style d’écriture trop jeune. Et c’est dommage car cette manière d’écrire, qui me rappelle celle de L.J. Smith dans Le cercle des secrets, me rebute. Alors que je n’ai pas eu du tout ce problème avec une autre série de l’autrice, Tara Duncan, dont j’ai déjà lu quelques tomes. J’aime d’ailleurs beaucoup cette série, et je suis donc très étonnée de ne pas adhérer autant à La Couleur de l’âme des anges. Passé les premières pages et avec le début de l’action, je n’y ai plus fait attention car Sophie Audouin-Mamikonian sait véritablement accrocher ses lecteurs. Elle a l’art de nous captiver et de ne plus nous faire lâcher le livre des mains avant de connaître la fin.

Malgré de nombreux rebondissements, l’ensemble a un rythme assez lent et, l’action est souvent en dents de scie. Elle est même assez minimaliste car ce tome est davantage concentré sur la présentation des personnages et de l’univers dans lequel ils évoluent. Du coup, l’histoire manque un peu de peps et m’a semblé assez molle et légère, alors qu’elle aurait pu être davantage dynamique et captivante.

Les personnages, qui sont pourtant présentés comme ayant du caractère, notamment Allison qui est naïve mais surtout opiniâtre et déterminée, semblent, pour moi, être trop fades, trop effacés, n’ont pas assez pris corps dans ce volume. De plus, la relation entre les deux héros, Jérémy et Allison, est un peu trop mièvre et sentimentale.

Les autres protagonistes sont survolés. Les personnalités, tels que celles de Flint et Lili, sont très peu abordées et semblent du coup être superficielles et peu attachantes. Les méchants de l’histoire ne paraissent pas assez méchants et machiavéliques. Pourtant nous avons une volonté de la part de l’autrice de vouloir mettre en place des personnages à caractère fort, mais ces différents types de personnalités ne sont pas suffisamment exploitées et donnent l’impression d’être creuses, sans profondeur. Par ailleurs, des personnages comme Clark, qui aurait pu pimenter et être intéressant pour la suite de l’histoire, disparaissent totalement après deux apparitions. De même pour la famille de Jérémy et particulièrement son beau-père. Et c’est vraiment dommage, car l’autrice place de nombreuses pépites qu’elles n’exploitent pas par la suite.

D’autre part, de nombreuses situations m’ont semblé peu crédibles et surjouées. Sophie Audouin-Mamikonian veut trop en faire et en fait trop. Notamment la mort par décapitation du héros. Une mort plus simple aurait été suffisante, même si elle n’aurait pas été aussi spectaculaire. Ou encore la présence aux USA de nombreux anges anciens et connus (avant d’être morts) quelques soient leurs nationalités (égyptiennes, italiennes,…). Ha ! Les USA qui sont le centre du monde ! Un classique du genre.

En résumé j’ai été déçue par ce roman, peut-être parce que j’en attendais trop. Les clins d’œil de l’autrice, comme le livre que lit la demi-sœur de Jérémy ou l’utilisation de personnalités connues en ange, m’ont fait sourire. Mais il y a beaucoup trop de zones de flottements entre quelques moments d’actions. Un véritable potentiel malheureusement pas assez exploité.

Author

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest
2 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
2
0
Participez à la vie du blog en laissant un commentaire :)x