Les âmes de la forêt / Carol O’Connell

Les âmes de la forêt / Carol O’Connell

couverture du roman les ames de la foret de carol o'connell

Années 90. Deux frères se promènent dans la forêt. Un seul adolescent en revient. Josh, 12 ans, reste introuvable, personne ne sait ce qui a pu lui arriver. Vingt ans plus tard, Oren, l’autre frère devenu enquêteur fédéral, revient dans la région pour la première fois depuis le drame. Sur le porche de la maison familiale, il découvre que l’on a déposé des ossements humains. C’est Josh, son frère disparu, qui revient à la maison… os par os. Oren replonge dans ce mystère vieux de vingt ans pour tenter de savoir, enfin, ce qui est arrivé à son frère. Mais parfois, il vaudrait mieux que les secrets restent profondément enfouis…

Avis : Je suis une grande fan de l’œuvre de Carol O’Connell, j’attendais donc la sortie poche de son dernier livre avec impatience.

Une des choses que j’apprécie le plus chez cette auteure, c’est qu’elle sait indéniablement créer une atmosphère et des personnages de caractères. Et c’est encore le cas ici. Elle recrée pour nous ce petit village isolé si particulier où les téléphones portables ne passent pas, mais où tout le monde se connait et se côtoie, quelque soit leurs conditions sociales. À Coventry, votre vie commence quand vous y arrivez. Ce que vous avez fait avant et, qui vous étiez, n’a plus d’importance.

Les différents protagonistes sont nombreux, mais tous aussi réussis : Oren, le frère dévasté et opiniâtre, est très attachant ; Josh, la victime, est pourtant un personnage à part entière ; L’agent du BIC, une dure à cuire sous ses robes à fleurs, qui ne s’en laisse pas conter ; Le shérif du comté, aux méthodes peu orthodoxes, ni légales, ni morales… Il y en a encore bien d’autres, mais l’un de mes préférés est celui de la gouvernante. C’est l’un des plus intéressants et des plus mystérieux. L’un des rares reproches que je pourrais faire, tient au personnage du shérif, car on ne comprendra jamais vraiment ce qui a motivé ses actes, l’incompétence, ne me paraissant pas une justification suffisante.

Les âmes de la forêt est ce qu’on appelle, généralement, un « thriller psychologique » et, le coté psychologique est vraiment très réussi, ici. L’auteure nous fait ressentir le traumatisme crée par la perte de cet enfant chez tous les habitants. Elle retrace pour nous les derniers instants de sa vie à travers les souvenirs de son frère et des autres habitants. Cet enfant au talent exceptionnel, mais qui était beaucoup trop curieux. Car même à Coventry, il n’est pas bon de trop en connaitre sur son voisin… Quant au côté policier, ce n’est pas qu’il n’est pas réussi, mais il ne faut pas s’attendre à une investigation traditionnelle. Et pourtant, dans ce tome, deux intrigues se mêlent. À la principale, celle du meurtre de Josh, s’ajoute une autre, qui couvait depuis des années et, que l’enquête d’Oren mettra peu à peu à jour. De plus une intrigue amoureuse, entre Oren et « la fille de ses étés », sous-jacente tout au long du roman, donne du piquant et de la chaleur à l’histoire. Ces deux-là évoluent en marge l’un de l’autre tout le long du livre et pourtant, on brule de savoir ce qui s’est passé entre eux dans leur adolescence.

Pour finir un dernier mot sur la mise en page, quelque peu aléatoire. Des sauts de lignes indiquant les changements de scène ont par moments été oubliés, ce qui rend la lecture assez difficile.

En toute honnêteté, même si j’ai passé un excellent moment, je dois reconnaître être un petit peu déçue. Sans doute est-ce dû au fait que j’en attendais trop et, que je l’ai attendu trop longtemps. Peut-être aussi en raison des quelques questions restées sans réponses. Non pas dans la résolution des affaires criminelles, mais dans l’absence d’explications sur certains comportements des personnages. J’ai, cependant, fini le livre avec le sourire aux lèvres.

Plus rien. Plus personne. Oren hurla le nom de son frère. Tout autour de lui, il entendait des créatures qui se mouvaient dans le noir, des petits animaux alarmés qui rampaient, grouillaient, détalaient dans le sous-bois. Il ressentit leur panique, cette même peur primale, ce goût froid dans la gorge.

Roman publié aux éditions City.

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