On a tous un jour eu envie de partir, de claquer la porte, de tout quitter.
Inès, mariée, deux enfants, arrivée à la moitié de sa vie, se sent arrivée nulle part. Elle porte, gère, s’oublie. Et on l’oublie. Emprisonnée dans une existence qui ne lui correspond plus, un jour, elle part.
Dans la solitude d’une nature sauvage, elle trouve un lieu à elle : une maison, où le temps semble s’être arrêté, et qu’elle décide de retaper. En pansant les cicatrices de la maison, Inès va commencer à soigner les siennes. Et si le meilleur chemin pour aller vers soi passait par les autres ?
Avis : La fugue, c’est plus qu’un énième roman de la talentueuse Aurélie Valognes. C’est plus qu’un roman sur une femme qui plaque tout. C’est plus qu’une ode à la vie. C’est plus qu’un récit de rencontres. C’est plus que la naissance d’un groupe de femmes.
La fugue, c’est un roman qui porte, non seulement par l’écriture (je n’ai jamais autant relever de citations dans un même livre!) mais aussi par son histoire aux apparences classiques mais singulière. C’est l’histoire d’Inès. Celle qui s’est mise en retrait. Pour son mari, pour ses fils, pour les autres. Les fils s’en vont, sa joie aussi et soudain, l’idée de tout claquer pour suivre un combi jaune et voir où ça l’a mène lui prend aux tripes.
C’est un roman aux apparences « feel-good », que vous pourrez lire sur votre chaise longue préférée. C’est aussi un roman aux thèmes profonds, maux de notre temps : la reconstruction de soi, la place de la femme entre ses différents statuts octroyées par les codes sociaux, la maladie et le rôle des aidants. Il faudra d’abord affronter le vide, les silences, les regards, le mépris, la culpabilité et la peur et voir petit à petit les carapaces se briser.
« Un jour, tout ça sera derrière toi. Tu pourras te retourner, regarder ce moment compliqué de ta vie avec fierté. Tu l’auras surmonté. Tu y auras survécu. »
Petit plus pour la référence à Nina Simone et son titre Feeling good.
Roman publié aux éditions JC Lattès.
