Quitter le monde / Douglas Kennedy

Quitter le monde / Douglas Kennedy

couverture du roman quitter le monde de douglas kennedy

« Je ne me marierai jamais et je n’aurai jamais d’enfants. » Lorsqu’elle prononce cet arrêt, Jane a 13 ans. Le lendemain matin, son père fait ses valises. Hasard ? Coïncidence ? Toute sa vie, Jane s’en mordra les doigts.
De Harvard à Boston, des belles lettres aux manipulations boursières, tout ce qu’elle touche se dérobe. Et lorsque, enfin, la vie lui fait un cadeau, c’est pour le lui reprendre aussitôt. Alors Jane n’a qu’une obsession : fuir, n’importe où, hors du monde.

Avis : Je tiens en premier lieu à remercier Cédric pour cette pépite d’écriture viscérale ! Même si je ne suis pas sortie indemne de cette lecture chic et choc, je la recommande vivement car elle m’a beaucoup impressionnée.

Chic d’abord, car le rythme, le phrasé et le vocabulaire de Quitter le monde sont absolument sublimes. La dérive de Jane est puissamment décrite, sans fausse note. Ceux qui tentent de l’aider sont également très bien présentés. Et ceux qui l’enfoncent sont des personnages esquissés magnifiquement dans leur petitesse et leurs travers égoïstes. Le milieu littéraire dans lequel évolue Jane est propice à de belles descriptions. Les discussions sur les auteurs et leurs œuvres, ainsi que sur des musiciens et des cinéastes sont passionnantes.

Choc ensuite car la descente aux enfers de Jane est abyssale mais passe parfois par des petites accalmies trompeuses. Ce sont aussi les sujets traités, tabou de la mort d’un enfant et du suicide, qui rendent ce livre si prenant et palpitant. J’ai eu l’impression de vivre plusieurs vies en une lecture et surtout, que les montagnes russes et autres manèges à sensations n’étaient que de pâles copies face à ce roman qui m’a vraiment fait vibrer. Sa possible rédemption, qui ne comblera (peut-être ?) pas, mais apaisera (ou pas ?) Jane est également un cadeau que nous fait Douglas Kennedy.
Un autre choc est dû aux changements de métiers de Jane. Ils sont ubuesques et servent bien leur propos de montagnes russes littéraires. Elle passe quand même par la finance, investit dans le cinéma et devient bibliothécaire après son départ de l’enseignement…

Quant à sa culpabilité, il est intéressant de se plonger dans les méandres de l’esprit humain et de ce que la famille peut avoir comme poids. Mais le plus fascinant reste le décryptage que l’auteur fait sur les personnages de la vie de Jane. Il pose un regard lucide et profond sur les relations humaines (toxiques ou tendres) qu’elle tisse. Cela n’est ni facile ni normalement aussi prenant que dans Quitter le monde.

J’ai été impressionnée et poussée à lire encore et toujours jusqu’à la dernière ligne. Je n’ai pas eu envie du tout de quitter CE monde, même s’il m’a fait dangereusement entamer mes réserves de larmes !

Roman traduit aux éditions Pocket – Traduit de l’américain par Bernard Cohen

 

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