Vers la sobriété heureuse / Pierre Rabhi

Vers la sobriété heureuse / Pierre Rabhi

couverture de Vers la sobriete heureuse de Pierre RabhiQuatrième de couverture : Seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d’une sobriété libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé « mondialisation ». Ainsi pourrons-nous remettre l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations, et redonner enfin au monde légèreté et saveur.

Avis : Vers la sobriété heureuse repose sur les expériences de vie (Algérie, collègues communiste en usine, monde paysan a l’étranger mais également en France, installation dans les Cévennes….) de Pierre Rabhi et sur ses envies de voir un changement dans notre paradigme économique et de là, dans notre façon de vivre.

Il nous parle de tous les aspects de la vie sur terre, tel qu’il les ressent :
– notre lien au caractère sacré de la vie qui s’étiole,
– notre éducation qui tend vers des élites « hors sol »,
– un déséquilibre homme/femme énorme (sexualisation a outrance, apparence jeunesse….),
– une perte d’ancrage,
– une perte du respect des aînés, des transmissions,
– la peur de la mort,
– notre travail qui s’est mis à ÊTRE notre vie, avec un vocabulaire qui devrait nous mettre la puce á l’oreille, (une « économie » qui encourage le gâchis, compression de personnel, cadre, ressources humaines, « petites et grandes boîtes », on va en « boîte » pour se divertir avec notre « caisse », nœud coulant de la cravate….),
– internet qui parfois désinforme et détisse le lien social,
– le progrès, pour lequel il n’est pas contre, juste contre ce que l’on en fait,
– et enfin perte de la cohérence entre l’homme et la nature…

Pierre Rabhi est dans le ton de la rébellion pacifiste, et non pas virulente. Avec son expérience de 1961 – acheter un lopin de terre dans les Cévennes avec peu d’eau, pas d’électricité et donc totalement a l’encontre de tout ce qui se faisait a l’époque – il nous démontre qu’une auto-limitation individuelle peut entraîner du bonheur et que peut-être, une auto-limitation collective est possible, et amènerait également du bonheur !

Tous ces postulats partent du principe de la vie sur terre, du besoin de se nourrir, de boire et de transmettre. Il a créé le terme d’agroécologie et je vous renvoie a son organisation.
Il a eu d’autres idées, a mis en place des associations, des regroupements de penseurs et de faiseurs dont voici quelques exemples : les oasis en tout lieu, les fermes des enfants et le hameau des buis, le mapic pour cultiver « l’intelligence collective » et bien sûr Colibris.

Je dois dire que Vers la sobriété heureuse m’a d’abord beaucoup déplu par son ton et son rythme. Les allers et retours étaient parfois difficiles à suivre. En filigrane, il était même possible d’apercevoir la théorie du bon sauvage. L’auteur ne semblait pas non plus s’indigner, ou pas suffisamment, de la manière dont les femmes sont régulièrement bafouées et de la prise de pouvoir des élites religieuses sur leurs fideles.
Mais plus je lisais, plus son raisonnement s’affinait et plus il réfutait lui-même les points qui m’avaient déplu au début.

Bien que le chemin à parcourir me paraisse très long, la lecture de Vers la sobriété heureuse m’a apporté de l’espoir et, tel un colibri, je compte essayer de faire ma part.

Essai publié aux éditions Actes Sud (Babel)

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