Elle, c’est Mariana, mais leur rencontre fut assez fracassante pour qu’il la surnomme Tarzan. Lui, il s’appelle Janne, pour de vrai. Mère célibataire, elle élève seule deux enfants, caresse le souvenir de leur fantasque père évaporé dans la nature et tente de nourrir sa petite famille malgré des fins de mois asphyxiantes. Lui, il roule en Lamborghini, papillonne sans s’engager avec de jeunes femmes forcément cadres, élégantes et dynamiques, et déteste que des marmots salissent les sièges en cuir de sa voiture de sport.
Avis : J’avais pris plaisir à lire Le mec de la tombe d’à coté, c’est donc avec entrain que je me suis attaquée à la lecture de ce nouveau roman. Et, je l’ai beaucoup apprécié. Je crois même l’avoir préféré au premier.
Katarina Mazetti met à nouveau en scène un couple que tout oppose. Ici, se sont les injustices sociales qui sont mises en avant. L’un est riche, l’autre pas. Quand ils se rencontrent, ils n’habitent tout simplement pas sur la même planète. Janne est tellement à l’ouest dans sa vie bien rangée de privilégié, qu’il met un temps fou à se rendre compte qu’ils sont vraiment pauvres, et que les plaisanteries de Mariana sur le fait de mettre des choses au clou n’en sont pas. Même lorsqu’il voit sa feuille de paye, il est persuadé qu’elle a d’autres revenus à coté, car vraiment, qui pourrait vivre avec une somme si dérisoire ?
J’avais un peu de mal avec le personnage de Janne au début, car je le trouvais prétentieux. Mais au fil du livre, il devient de plus en plus attachant et c’est le protagoniste qui évolue le plus. Mariana, est touchante dès le début. Drôle et caustique, c’est une véritable héroïne du quotidien qui parvient à s’occuper de ses enfants avec deux bouts de ficelle et beaucoup d’imagination. Cependant, il faut reconnaître que les caractéristiques de chaque personnage sont peut-être un peu caricaturales, ou en tout cas poussées à l’extrême.
La base du procédé narratif reste également la même que dans Le mec de la tombe d’à coté. Les héros nous racontent l’histoire à tour de rôle. Quelques fois, le point de vue des enfants est même abordé. J’ai trouvé ces passages moins pertinents car ils ne permettent d’apprendre que très peu de choses.
Même s’il y a beaucoup de points communs entre ces deux œuvres, Les larmes de Tarzan contient également suffisamment de différences pour que nous n’ayons pas l’impression de relire le même roman.
Roman publié aux éditions Actes Sud (Babel) – Traduit du suédois par Lena Grumbach, Catherine Marcus