Les brillants / Marcus Sakey

couverture de Les brillants de Marcus SakeyLes brillants, Tome 1

Résumé : Ils sont dotés de facultés hors du commun. Ils représentent 1 % de la population mondiale. Ce sont les «Brillants».
L’agent Nick Cooper, bien que lui-même Brillant, consacre sa vie à protéger les gens normaux en travaillant au sein du DAR, le département chargé de contrôler l’activité de ces surdoués. Pourtant, la traque de John Smith, le Brillant ennemi n° 1, va l’obliger à choisir son camp…

Avis : Marcus Sakey propose avec Les brillants un roman efficace, mêlant thriller uchronique, réflexion sur la différence et qui se fait également résonance d’une actualité brûlante. Dans notre monde en proie à un terrorisme grandissant, le lecteur peut non seulement comprendre la peur et la colère qui en résulte, mais aussi la paranoïa envers des voisins qui peuvent, du jour au lendemain, se transformer en ennemi. Et là où l’auteur tape fort, c’est qu’il s’abstient de tout manichéisme.

La société mis en place est très semblable à la nôtre, et il est donc très facile de s’y projeter. Le point de divergence a eu lieu au début des années 80, lors de l’apparition des « brillants ». Ceux que l’on a nommés ainsi sont des êtres surdoués, qui exploitent les aptitudes naturelles de leurs cerveaux à leurs pleins potentiels. Pas de pouvoirs magiques ici tels que voler ou créer des tornades, mais des génies en stratégie, informatique, physique, comportement… Seulement voilà, certains ne voient pas ce nouveau stade de l’évolution d’un très bon œil.

L’auteur met en avant la fracture entre les « normaux » et les brillants et le mot choisi pour qualifier et marquer leur différence est lourd de poids : ils sont appelés « anormaux ». Pour beaucoup, ces hommes et femmes, ces enfants, ne sont pas considérés comme des êtres humains à part entière. De par leurs capacités prodigieuses, ils deviennent alors des outils que l’on se doit de contrôler. Marcus Sakey pointe du doigt les lois liberticides, de manière réussie bien qu’on puisse reprocher un certain manque de subtilité, le parallèle avec le traitement des juifs étant aisé à faire.

Nick Cooper fait partie du DAR, une agence gouvernementale chargée de traquer les brillants qui abuseraient de leurs dons – permis de tuer accordé. Son personnage est le pivot d’un vrai questionnement sur la complexité du bien et du mal. Brillant lui-même, Nick est profondément humain, il est porté par des valeurs fortes et c’est un père avant tout, qui souhaite travailler à construire un monde dans lequel ses enfants seront en sécurité, qu’ils soient normaux ou brillants. La peur et les doutes sont des sentiments qui ne lui sont pas étrangers. A-t-il raison de se liguer ainsi contre les siens ? Le remède n’est-il pas pire que le mal ? Les hommes pour qui il travaille méritent-ils réellement sa confiance ?

Le récit est dynamique et très visuel. Les brillants est un roman que l’on imagine très facilement adapté au cinéma. Rythmé par de nombreux rebondissements et retournements de situation, le lecteur est porté sans temps mort à la suite de Nick. Et c’est sans hésiter, qu’il souhaitera prolonger l’expérience avec le tome 2, Un monde meilleur.

Roman publié aux éditions Folio (Policier) – Traduit par Sébastien Raizer

logo defi sfff et diversite

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest
5 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
5
0
Participez à la vie du blog en laissant un commentaire :)x