Né en 1913 en Alabama dans une fratrie de 11 enfants, petit-fils d’esclave, Jesse Owens est resté célèbre comme quadruple champion olympique aux jeux de Berlin. Si on n’oublie jamais de préciser qu’Hitler avait refusé de lui serrer la main, Jesse Owens complétait : « c’est le président Roosevelt qui m’a snobé. Il ne m’a même pas envoyé un télégramme. À mon retour aux États-Unis, je ne pouvais pas m’asseoir à l’avant des autobus, je devais m’asseoir à l’arrière, je ne pouvais pas vivre là où je le voulais ».
Avis : Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça lorsque j’ai ouvert cette adaptation biographique de la vie du célèbre Jesse Owens, quadruple champion olympique lors des Jeux de Berlin en 1936. Un homme noir face à Hitler, mettant à mal sa prétendue supériorité de la race aryenne, dans son propre pays ! C’est un sujet sérieux, non ? Eh bien Gradimir Smudja lui, a choisi de traiter la vie de l’athlète et ce qui l’a mené à cet événement avec légèreté et fantaisie. Et malheureusement, je n’ai pas accroché a ce parti pris.
L’auteur met la narration entre les mains d’un chat anthropomorphe, qui fait aussi office de meilleur ami imaginaire de Jesse. A partir de là, tout prend des allures de conte. Ce n’est pas une vie que mène Jesse, mais une suite de péripéties toutes plus loufoques les unes que les autres… au point que ça les décrédibilise. Et comme l’album ne contient aucune postface historique (et vous commencez à me connaître maintenant, c’est vraiment quelque chose qui me gêne), impossible de démêler le vrai de la licence créative. Le récit de sa jeunesse que j’ai par ailleurs trouvé décousu et précipité a achevé de me laisser sur le bord de la route. Les plus jeunes devraient eux, apprécier. Toutefois, les illustrations picturale de Gradimir Smudja sont impressionnantes.
Jesse Owens, des miles et des miles de Gradimir Smudja est une bande dessinée publiée aux éditions Futuropolis (Albums) – Traduit du serbe par Hélène Dauniol-Remaud