2006. Aspirant mangaka dont la carrière peine à décoller, Satoru Fujinuma travaille comme livreur de pizzas pour joindre les deux bouts. Effacé et peu enclin à s’ouvrir aux autres, il observe le monde qui l’entoure sans vraiment y prendre part. Pourtant, Satoru possède un don exceptionnel : à chaque fois qu’un incident ou une tragédie se déroule près de lui, il est projeté quelques minutes dans le passé pour empêcher l’inévitable avant qu’il ne se produise.
Cette anomalie de l’espace-temps lui vaut un séjour à l’hôpital le jour où, pour rattraper le conducteur d’un camion fou, il est percuté par un autre véhicule de plein fouet. Après l’accident, petit à petit, les souvenirs effacés de l’enfance traumatisante de Satoru resurgissent.
Avis : Erased est un manga seinen en 8 tomes qui mêle thriller et voyage temporel. Nous y suivons Satoru, un jeune homme qui a l’étrange pouvoir de remonter le temps quelques minutes en arrière afin de corriger les erreurs du passé (Sam Beckett, sors de ce corps !). Jusqu’au jour où un évènement particulier le fait remonter jusqu’en 1988. Les évènements d’aujourd’hui semblent liés à ceux d’hier, où 3 de ses camarades d’écoles avaient été enlevés et assassinés. C’est dans son corps de petit garçon de 8 ans que Satoru va devoir traquer le criminel.
Kei Sanbe propose ici une intrigue pleine de suspense et de rebondissements et les premiers tomes en sont particulièrement prenants. On y navigue d’une époque à l’autre, découvrant petit à petit les personnages, les différentes lignes temporelles et les implications de chacune. Un mini cliffhanger termine chaque volume.
Erased aborde les thématiques d’amitié, d’apprentissage et de confiance en soi liées à l’enfance, mais il y est aussi question de mauvais traitements, de solitude, et bien sûr, d’assassinat d’enfants. Tout n’est pas rose dans le monde de Kei Sanbe, loin de là, mais la force de détermination de certains pourraient changer le monde. C’est en tout cas ce que Satoru va s’employer à tenter de toutes ses forces.
J’ai beaucoup aimé les dessins de Kei Sanbe, et particulièrement ceux des enfants qui sont vraiment adorables. Cela crée un impact d’autant plus fort avec l’histoire qui est très sombre. Comment peut-on faire du mal à tant d’innocence ? Les petits héros en paraissent également d’autant plus courageux.
Dans les premiers tomes, l’auteur joue et s’amuse de la carte de la mise en abyme. Le héros est auteur de manga, et il fait à plusieurs reprises des petits commentaires sur les bonnes techniques à utiliser, en termes de scénario ou d’histoire, c’est amusant. Et parfois l’auteur fait le contraire de ce qu’il fait dire à son personnage ^^
Le bon niveau se maintient tout au long de la série, même si j’ai trouvé la toute fin un peu en dessous, moins convaincante. L’auteur maitrise néanmoins jusqu’au bout ses différentes lignes temporelles et si je me suis doutée de l’identité du tueur, ce n’était pas très gênant, surtout que je n’avais pas envie d’avoir raison.
Un tome bonus, Erased Re, est également disponible. Kei Sanbe s’y consacre à certains personnages secondaires, avec des scènes qu’il n’avait pas eues la possibilité insérer dans le manga. Dans ces quelques chapitres, nous découvrons ce que sont devenus Kayo, Kenya, Sachiko et Airi pendant une absence de Satoru. En lui-même ce tome n’apporte rien à l’intrigue, mais il est néanmoins très intéressant puisqu’il permet de mieux connaître et comprendre les personnages ; il en ressort également une certaine émotion.
Manga publié aux éditions Ki-oon – Traduit du japonais par David Le Quéré
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