Le très puissant robot Mont-Blanc a été détruit sans que l’on sache par qui ou par quoi. Au même moment, un des cadres de groupe de défense sur les lois sur les robots est assassiné… Deux affaires sans relation apparente… ? Pourtant, sur les lieux du crime, c’est le même ornement en forme de cornes qui a été retrouvé. Le meurtrier est-il un homme ou un robot ?! Selon les lois sur les robots, c’est impossible, les robots ne peuvent s’attaquer aux hommes. Voilà une affaire sans précédent, étrange et compliquée et c’est l’inspecteur-robot Gesicht qui en est chargé ! Gesicht ne va pas tarder à découvrir l’objectif du meurtrier : éliminer les sept robots les plus forts du monde… dont lui-même, Gesicht, fait partie !
Avis : Pluto est largement inspiré du manga Astro boy d’Osamu Tenuka, et par l’épisode Le plus fort du monde, en particulier. Je ne saurai faire de comparaison avec l’œuvre originale, car tout ce que celle-ci m’inspire, c’est un vague air « Astro le petit robot » qui me revient de mon enfance devant l’animé !
Ici, Pluto nous est présenté comme un polar futuriste. Dans un monde où humains et robots cohabitent, l’inspecteur-robot Gesicht est mandaté par Europol pour enquêter sur l’assassinat brutal de plusieurs puissants robots et d’humains travaillant à la défense de leurs droits ou à leur protection. Rapidement, Gesicht comprend qu’une sombre machination est à l’œuvre. De Düsseldorf au Royaume de Perse en passant par les États-Unis de Tharcia, il va tenter de la mettre au jour avant que tous ses amis se fassent décimer.
Ce qui m’a marquée dans Pluto, ce n’est pas l’aspect thriller ou anticipation du manga, mais la profonde humanité qui s’en dégage. Car sous couvert d’avancées technologiques, de combats et d’enquête, c’est bien de tolérance et d’acceptation d’autrui et de ses différences dont Urasawa fait l’apologie. Le discours tenu m’a même très fortement rappelé la controverse de Valladolid (1550) où les Espagnols se demandaient si les Indiens avaient une âme. Les Indiens étant ici remplacés par les robots.
Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’Urasawa les a fortement humanisés. Si certains ont l’aspect de robots mécaniques basiques, une large part a été créée sous forme d’androïdes. Ils vivent comme et avec les hommes : ils vont à l’école, se marient, ont un métier, adoptent des enfants et connaissent le surmenage. Mais aussi la tristesse, l’amitié, l’amour… et la haine. La haine, qui peut changer un homme. Et un robot ?
Comment ne pas s’attacher à Astro, ou à sa sœur, Uran, si empathique devant la tristesse d’autrui ? Comment ne pas être révolté par le traitement ou le mépris subi par certains robots ? C’est là, la grande réussite de l’auteur. J’ai en revanche été moins convaincue par l’assertion, répétée à chaque tome, selon laquelle Pluto est un « polar palpitant ». J’ai trouvé l’intrigue décousue par moments, et au fond, assez classique.
Manga (8 tomes) publié aux éditions Kana – Traduit du japonais par Thibaud Desbief
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