Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill a une idée qui va changer le cours de la guerre : créer une branche noire des services secrets, le Special Operation Executive (SOE), chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies et dont les membres seraient issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
Quelques mois plus tard, le jeune Paul-Émile quitte Paris pour Londres dans l’espoir de rejoindre la Résistance. Rapidement recruté par le SOE, il est intégré à un groupe de Français qui deviendront ses compagnons de coeur et d’armes. Entraînés et formés de façon intense aux quatre coins de l’Angleterre, ceux qui passeront la sélection se verront bientôt renvoyés en France occupée pour contribuer à la formation des réseaux de résistance. Mais sur le continent, le contre-espionnage allemand est en état d’alerte…
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-cinq ans après les faits, Les derniers jours de nos pères est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Avis : Très prometteur, ce roman de Joël Dicker m’a laissé perplexe. Au départ, j’ai été méfiante quant au sujet abordé car j’avoue avoir eu le secret espoir de retrouver Marcus Goldman et ses péripéties familiales (La vérité sur l’Affaire Harry Québert et Le livre des Baltilore). Ici, Joël Dicker met son talent d’écrivain au service d’un des thèmes de la Seconde Guerre mondiale les moins évoqués : une branche spéciale des services secrets britannique crées par Churchill.
Si le sujet est inédit, accrocheur et très bien travaillé, je me suis vite retrouvée déçue par le manque d’énergie de l’intrigue. Et pourtant, on aurait pu penser qu’avec un sujet ancré dans un contexte de guerre, le rythme s’imposerait de lui-même ! C’est certainement la domination de la part historique sur la part de fiction qui m’a déçue. M’attendant à une certaine gravité par rapport au sujet abordé, j’attendais aussi en contrepartie un peu de légèreté avec le côté fictionnel de l’intrigue. Je salue tout de même la fidélité de Joël Dicker à la réalité historique. Il a de plus fait le choix de nous faire vivre cette période inqualifiable de notre histoire à travers le prisme de quelques personnages, savamment choisi pour incarner un type de comportement vis-à-vis des événements qu’ils traversent (l’éternel optimiste, l’amoureux transi, la brute, le spirituel et j’en passe). Si cela les rend attachant, on déchante vite face au destin que leur réserve l’auteur.
En somme, Les derniers jours de nos pères est un livre très intéressant pour son contexte, intriguant pour les faits méconnus qu’il traite, mais un peu maladroit dans sa part fictionnelle.
Roman publié aux éditions De Fallois Poche
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