Quand Mia, que l’on surnomme affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n’a plus que neuf jours à vivre, même si elle refuse de l’accepter, tout comme ses proches qui assistent, impuissants, au déclin de leur fille, sœur, mère ou amie. Tous sont présents à ses côtés pour la soutenir : Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant ; Davey et Grace, son frère et sa sœur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille ; Marjorie, sa meilleure amie et confidente ; et enfin Juliet, sa fille de 12 ans, qu’elle élève seule. À mesure que les jours passent et que l’espoir de sauver Rabbit s’amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s’interroger sur leur vie et la manière dont ils vont se construire sans cette femme qui leur a tant apporté. Rabbit est au cœur de ce petit groupe et des préoccupations de chacun de ses membres. Si elle a perdu la bataille, celle-ci ne fait que commencer pour son entourage. Et Rabbit a quelques idées bien particulières pour leur faciliter la tâche. Mais très peu de temps pour les mettre en œuvre…
Avis : Les derniers jours de Rabbit Hayes est un livre qui laisse un vide. J’ai fini ma lecture le souffle coupé, comme s’il était devenu la machine qui m’aidait à respirer. Ce roman, bien qu’ayant un sujet parmi les plus durs qui soit, est une bouffée d’amour, d’espoir et d’émotions.
On ne cherche pas à connaître le fin mot de l’histoire, mais plutôt celui qui l’a débutée. On accompagne Rabbit dans ces derniers instants, aux côtés et à travers sa famille. Chacun gère ou tente de gérer le deuil à venir comme il le veut ou le peut. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, chacun étant prêts à se donner corps et âme pour un petit moment avec Rabbit, pour se remémorer ce passé qui l’a fait telle qu’elle est et tels qu’ils sont. On découvre les peurs, les doutes, les joies et les réussites des personnages à des âges différents. Ils paraissent si proches, si réalistes. Cette famille vit modestement, dans la pudeur des sentiments et dans la crainte de paraître faible aux yeux des uns et des autres. Pourtant, elle se retrouve démunie face à la multitude d’émotions qui submergent chacun des personnages. On ne verse pas dans la nostalgie. Les souvenirs émergent aux moments adéquats, comme une suite logique dans notre accompagnement des derniers instants de Rabbit. Ils sont des parenthèses heureuses, mais avec leurs lots de douleurs. Ces souvenirs paraissent anodins, mais les sentiments qui s’y mêlent les rendent uniques.
Le tout est manié avec brio par la plume simple, mais acerbe d’Anna McPartlin. On comprend dès les premières lignes que l’on n’est pas là pour s’apitoyer sur le sort de Rabbit, mais pour l’accompagner, elle et sa famille, dans cette dernière ligne droite. On se sent d’ailleurs souvent oppressé, comme pourrait l’être Rabbit dans sa minuscule chambre de soins, toujours occupée par tant de gens qu’elle aime profondément mais dont elle s’échappe souvent en s’endormant. On le ressent également au début, face aux nombreux personnages, mais l’efficacité d’Anna McPartlin nous permet de nous y retrouver au bout de quelques pages.
Roman publié aux éditions Pocket – Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec
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