La terre du bout du monde / Tamara McKinley

La terre du bout du monde / Tamara McKinley

couverture de La terre au bout du monde de Tamara McKinleyOceana, Tome 1

Résumé : Angleterre, 1770. Susan Penhalligan accepte un mariage de raison pour sauver sa mère et son frère Billy de la misère. Mais son coeur est pris par Jonathan Cadwallader, parti courir les mers à bord de l’Endeavour du capitaine Cook.
Quinze ans plus tard, Billy est déporté en Australie pour contrebande. De leur côté, Susan et son mari partent s’installer à Botany Bay, à quelques kilomètres du futur centre de Sydney, où l’Empire britannique a décidé de fonder une colonie. Ils y découvrent un continent fascinant ainsi que ses habitants, les aborigènes.
Mais Susan est loin de se douter de tout ce qu’elle va devoir surmonter avant de pouvoir faire sienne cette terre du bout du monde…

Avis : J’avais envie de lire un roman d’aventure et de voyage. Je me suis donc dirigé vers une valeur sûre pour moi, l’auteure Tamara McKinley – une de mes auteures préférées – qui met en scène ses nombreux romans dans un pays qui me fascine, l’Australie.

Dans ce premier tome de la trilogie, nous suivons les aventures de Susan, jeune fille de pêcheurs, et de Jonathan, jeune aristocrate. Vivants dans un petit village de Cornouailles, le destin conduit en Australie, nouvelle colonie pénitentiaire de l’Angleterre.

La terre du bout du monde est un joli coup de cœur pour moi. Certes, les péripéties auxquelles sont confrontés les personnages sont classiques – drames familiaux, amours déçus, vengeances – mais elles sont traitées avec un rythme de lecture entraînant, sans longueurs ni retournement de situation sorti de nulle part. De plus, elles s’inscrivent parfaitement dans le contexte historique de l’intrigue, l’empire colonial britannique du XVIIIe siècle. Les thèmes sombres abordés par Tamara McKinley – les contacts entre les colons et les autochtones, la condition de la femme, la prostitution, le viol et l’exil – sont subtilement mêlés aux péripéties vécues par des personnages que l’on affectionne ou que l’on hait. On se prend à imaginer nos réactions si l’on était confronté aux mêmes circonstances que les personnages.

J’ai également redécouvert la plume de Tamara McKinley, très fluide, riche en description et qui mêle les événements historiques (parfois détournés) et la fiction. Il faut tout de même être très attentif car l’auteure nous entraîne dans de nombreux endroits et met en scène beaucoup de personnages. J’ai apprécié qu’elle écrive certains chapitres du point de vue des autochtones aborigènes et tahitiens (j’aurai toutefois aimé que l’intrigue tahitienne soit davantage développée dès ce premier tome).

Cependant, j’ai trouvé dommage la naïveté avec laquelle est traitée la relation entre les colons et les indigènes. Les aborigènes, pourtant au centre de l’intrigue au début du roman, n’ont, en réalité, qu’un rôle mineur par la suite alors que le décor et l’intrigue donnait la place à l’auteure pour développer ces personnages. De plus, les scènes et les descriptions m’ont paru trop occidentalisées. La réaction des autochtones à l’arrivée des colons est expliquée soit du point de vue des colons soit par une très rapide et simpliste explication des traditions mythologiques aborigènes. On a rapidement l’impression que les personnages principaux sont des héros qui font preuve d’une grandeur d’âme et d’une grande générosité envers les indigènes/natifs, alors que leurs gestes n’ont pas forcément été que positifs. Pour moi, ce point de vue occidental déshumanise les aborigènes dans le roman.

Cependant, ce premier tome est divertissant et il me tarde de savoir la suite !

Roman publié aux éditions Archipode – Traduit par Danièle Momont

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