Ce manga en un seul volume donne à redécouvrir trois grands classiques de la littérature de la fin du siècle dernier, interprétés par le mangaka Gou Tanabe : ‘The Outsider’, de H.P. Lovecraft ouvre le bal de ce triptyque à travers le récit glaçant d’un individu prisonnier d’un bien étrange château. Suivent ‘La Maison à la mezzanine’ de Chekhov, et ’26 men and a girl’ de Gorki. Enfin, une histoire de fantôme japonais, ‘Ju-Ga’, vient clore cette œuvre au croisement entre culture occidentale et culture orientale. Pour les amateurs de sueurs froides…
Avis : J’ai voulu lire The outsider car je trouvais originale l’idée d’adapter de cette manière des nouvelles horrifiques, et je voulais voir ce que cela allait donner. Malheureusement, j’ai été assez déçue par le résultat. Je ne sais pas vraiment ce à quoi je m’attendais, mais en tout cas, je ne l’ai pas trouvé ici.
La première, et la meilleure à mon sens, est une adaptation de la nouvelle Je suis d’ailleurs de Lovecraft. C’est elle, qui donne son nom au volume. Elle raconte l’errance solitaire d’un jeune homme enfermé dans son propre château. Elle entretient un peu de suspense et a une vraie chute, que j’ai trouvée assez bien trouvée.
La seconde est, de toutes, la moins intéressante. Je ne comprends même pas ce qu’elle fait dans un recueil d’histoires d’horreur. La maison à la mezzanine raconte l’histoire d’amour manqué d’une jeune fille et d’un peintre russe sur fond d’opinions politiques. C’est long, poussif et ennuyeux. De plus, la mise en scène est décousue et sans aucune indication de changement de temps.
Dans 26 gars et une fille, 26 ouvriers travaillent entassés dans un sous-sol à faire du pain et font une fixation maladive (et collective) sur la jeune fille d’à coté, qui vient chaque jour leur rendre visite pour leur quérir une miche. L’ambiance est assez bizarre et vire carrément au malsain quand on découvre à la fin que ces hommes, que l’on croyait prisonniers, sont en fait bel et bien libre.
Enfin, Ju-Ga est une création originale de l’auteur. Cette histoire, qui est la plus longue, conte l’histoire d’un moine, qui parcoure un Japon dévasté par la famine et, libère les hommes qu’il rencontre de leurs démons grâce à son art du dessin ensorcelé. Autant l’idée était intéressante, autant je n’ai pas aimé la manière dont elle était traitée. D’abord dans la narration, trop linéaire et superficielle, mais aussi dans la morale de cette histoire que j’ai trouvée douteuse. Le démon représente la noirceur de l’âme d’hommes qui ont commis des atrocités. Une fois que le moine les a libérés, ils partent mener une vie paisible, sans plus se soucier de leurs crimes.
Je n’ai pas non plus aimé le dessin, je l’ai trouvé fade et dénué de grâce. D’autre part, il est très sombre et même si cela est adapté au sujet et sans doute même conseillé, la mise en page et la police employées font qu’il était parfois très difficile de déchiffrer le texte. Ce qui rendait la lecture assez désagréable par moments.
Dans 2 de ses nouvelles, Gou Tanabe dit qu’il a fait passer beaucoup de ses sentiments dans ces histoires, mais personnellement, je n’ai absolument pas été touchée. J’avais lu de bonnes critiques sur The outsider, mais pour ma part je suis complètement passée à coté.