« Je soussigné, Garrett Reese, promets d’épouser Audrey McGeary si Leo McGeary venait à décéder. »
Garrett avait oublié cette promesse faite lors d’une soirée très arrosée, jusqu’au jour où, des années plus tard, Leo meurt dans un accident de ski. Sans hésiter, Garrett quitte tout pour rejoindre Audrey et ses trois fils à Portland et les aider à surmonter cette épreuve. Prêt à rester le temps qu’il faudra, il décide de poursuivre les travaux d’agrandissement de la maison et prend peu à peu la place laissée par le défunt.
Quand Audrey et Garrett commencent à se rapprocher, Garrett n’a plus le courage de révéler l’existence du fameux pacte. Que se passerait-il si Audrey le découvrait ?
Avis : La femme de mon ami est un très beau roman. Il est triste, très triste mais aussi lumineux et ouvre des portes sur la psychologie de bien des personnes, de n’importe quel âge, situation ou sexe.
Ainsi, il n’est PAS question QUE de Garrett (meilleur ami de Leo) et d’Audrey (femme de Leo). Il est aussi question du père de Garett, de la mère d’Audrey, des fils de Leo et Audrey et même un peu d’amis et de connaissances autour d’eux.
Même si tout tourne autour de ce couple improbable, réuni par la mort de leur mari/meilleur ami, il n’en ait pas moins question de morale, d’être « fils de » ou encore de l’amour à l’adolescence. Je dirais même de l’amour en général : amour physique, amical, filial ou amoureux.
Les chapitres portent le nom du personnage qui y sera traité. Cela nous montre des évènements de différents points de vue. C’est souvent bien fait, même si ma lecture a parfois été ralentie lorsqu’un protagoniste était suivi 2 chapitres d’affilée, mais évoquant un évènement différent. Je devais aller revoir le nom du chapitre précédent, pour être sûre de ne pas avoir confondu les personnages qui parlaient.
Alors oui, j’ai pleuré… beaucoup même. Pas seulement à la mort de Leo et lors des préparatifs en découlant, puis à son enterrement. Mais aussi à l’après : la tétanie, les post-it sur les meubles posés par Erin, la meilleure amie d’Audrey, pour que celle-ci puisse s’habiller seule ! Les regards gênés des connaissances, les violences envers Andrew, le petit dernier, pris à parti à l’école par une petite brute alors qu’il est tellement triste, l’incapacité pour des grands-parents d’aider, et donc la force d’Audrey pour tenir bon, pendant que ses beaux-parents sont là.
Mais j’ai aussi souri… et pas qu’un peu !! J’ai souri des considérations adolescentes (« J’ai envie de coucher avec la mère de mon copain ») et des sensations de toutes puissances des enfants. J’ai aussi aimé les paroles d’Erin qui ne juge pas son amie. Ou encore l’aide de ce prêtre. J’ai également souri aux souvenirs de Garrett pour son meilleur ami, à ses discussions avec les enfants.
Et bien sûr, j’ai adoré les moments partagés par ce couple qui se comprend, et je crois s’aime comme peu de couples s’aiment, mais qui doute et culpabilise. Les moments volés de leur relation sont géniaux, d’ingéniosité et de simples plaisirs d’être ensemble.
Polly Dugan réalise un roman très fort, tout en justesse. Elle montre que l’amour n’a pas de timing, que la discussion et l’écoute, la sincérité sont nos plus beaux atouts dans ce monde de fausseté et de vitrine. C’est une situation extrêmement bien écrite et complète, avec des personnages complexes et profonds qui apportent véracité et tendresse ; l’intrication des situations n’en est que plus enchanteresse.
J’ai fini La femme de mon ami après des montagnes russes de sentiments, mais celui qui prédomine est le plaisir d’une lecture construite pour faire avancer ma vision de l’amour et des sentiments en général. Et que juger (SE juger aussi !!!!) n’est pas toujours la meilleure manière d’agir.
Bonne lecture à vous !
Roman publié aux éditions Presses de la cité – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nelly Ganancia.
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