La Mondaine / Zidrou & Jordi Lafèbre

La Mondaine / Zidrou & Jordi Lafèbre

Résumé : Ce diptyque peint le quotidien de la brigade des mœurs : le jeune inspecteur Aimé Louzeau est initié aux infiltrations et planques pour débusquer les secrets bien utiles aux hautes sphères de l’État. Mais la police aussi a ses secrets et Aimé, fils d’un prêtre défroqué, n’est pas en reste…
Avis : Je suis passée complètement à côté de cette BD ! Ce n’est pas du tout ce que j’en attendais. Je pensais trouver ici le quotidien d’une brigade de police pendant la seconde guerre mondiale, peut-être une enquête. Au lieu de ça, j’ai eu l’impression de me retrouver avec un olni bourré de clichés. Je n’ai pas compris où l’auteur souhaitait nous emmener, et j’ai trouvé les personnages assez antipathiques, celui du « héros » en tête, qui m’est devenu particulièrement déplaisant dans la 2e partie.
Le premier tome s’attache à nous faire découvrir Aimé Louzeau, fin des années 30, lors de son incorporation à la brigade des mœurs du 36 quai des Orfèvres. On le suit alors dans ses premiers pas dans l’équipe, entre planques et interrogatoires musclés. Dans le second, 1942 est là, les Allemands aussi. La cohabitation est difficile, avec pour point d’orgue la rafle du Vel d’Hiv.
La Mondaine est pourtant ici presque un décor, tant l’auteur semble surtout s’intéresser à l’environnement familial de son héros. Fils d’un prêtre défroqué qui se prend aujourd’hui pour Belzébuth, d’une mère qui cache sa douleur sous une chape de frivolité et entouré d’une gouvernante aimante mais qui n’a jamais accepté la relation des ses parents, l’auteur semble vouloir ainsi justifier l’instabilité émotionnelle du jeune Aimé.
Le début le présente comme un jeune homme plutôt sensible, naïf, presque benêt. À tel point, que nous avons du mal à croire qu’il n’arrive pas de sa campagne, mais vient d’être transféré de la criminelle. Pourtant, déjà, il a cet étrange rapport à la sexualité qui va sembler le définir de plus en plus au fil de l’avancée du récit. Alors que l’Histoire rattrape les Parisiens, Aimé perd complètement son innocence pour se transformer en un être froid, égoïste et cynique. Si dans un premier temps, on peut être touché par sa situation familiale compliquée, cela ne saurait cependant justifier ses actions futures.
Je suis indécise quant au dessin de Jordi Lafèbre. Certaines planches sont très belles et on a l’impression d’une plus grande maturité dans celles émaillant le 2e volume. J’ai particulièrement apprécié la colorisation rouge et noire du passage sous les bombes. Cependant, le trait m’a parfois semblé trop linéaire. L’expression ahurie revient bien souvent, et les différences d’âge ne sont pas toujours assez marquées.
Ce diptyque a manqué de cohérence et de sens pour moi. Je ne sais pas trop quel est le sujet qu’ont voulu traiter les auteurs : la guerre, la police, l’inaction des français, les drames familiaux… ? Je ne m’y suis pas retrouvée et suis même ressortie de cette histoire avec un certain sentiment d’écœurement.
BD publiée aux éditions Dargaud. 
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