Urban, Tome 1
Résumé de l’éditeur : Zacchary Buzz quitte sa famille de fermiers pour se rendre à Monplaisir, une immense cité dédiée aux loisirs, aux jeux, aux plaisirs… Avec pour modèle Overtime, le plus grand justicier de tous les temps, il rêve d’intégrer la meilleure police du monde : les Urban Interceptor. Monplaisir est une société hyper contrôlée, dirigée par l’omniprésent Springy Fool. A grands renforts de caméras et d’écrans géants, toute la ville peut suivre en direct les moindres faits et gestes de ses habitants. Monplaisir est également sous le contrôle d A.L.I.C.E., un système automatisé composé de robots nettoyeurs qui font la chasse aux voleurs, avec des méthodes plutôt musclées… Ce système permet aux policiers de s’occuper des vrais crimes, car derrière la fête et l’amusement, on retrouve les corps mutilés de plusieurs jeunes filles. Devenant trop gênant, l’enquêteur principal est lui-même assassiné par Antiochus Ebrahimi. On met alors sur le coup le meilleur Urban Interceptor : Isham El Ghellab. Cette traque est mise en scène en direct sous forme de jeu télévisé, où les spectateurs peuvent parier sur la mise à mort d’un des deux protagonistes. Zach, qui rêvait de justice, découvre que tout n’est que violence et cynisme et que le monde magique de Monplaisir est bien cruel…
Avis : J’ai été véritablement « bluffée » par cette BD. Un véritable coup de chapeau aux auteurs, car que de talents sont exprimés dans ce tome, que ce soit pour les dessins ou l’histoire. Le scénario est très bien écrit et pleins de promesses. Il nous immerge dans un monde à la « Blade Runner » et nous fait penser parfois, pour les costumes et la présentation de la ville, au « 5e élément » de Luc Besson.
L’histoire est bien amenée et présentée de façon originale. Elle raconte l’arrivée d’un campagnard dans la cité dédiée aux plaisirs pour devenir policier. Il va découvrir la dure réalité : une ville corrompue régit par un code de vie, des pratiques et des coutumes singulières et bien différentes de ce qu’il connait. On ne peut qu’être touché et attendri par ce jeune homme avec son embonpoint, par le regard innocent qu’il porte sur l’univers et les choses qui l’entourent, et sa nature « bonne patte ». Cette BD se démarque aussi parce que le héros s’est créé un « ami imaginaire ». Il s’invente des conversations avec Overtime, un ancien héros de séries TV. Cette singularité, très bien utilisée, apporte une dimension supplémentaire au récit.
Le dessin est très fourni et, sans être net et précis, il en met plein la vue. Ce style, associé à cette colorisation, donne un effet « flou artistique » qui nous plonge facilement dans l’univers crée par le scénariste.
C’est avec brio que les auteurs ont réussi ce premier tome. Un vrai coup de cœur pour cette BD, à découvrir et à lire absolument. Il présente un scénario original, de nombreuses intrigues, des mystères et surtout il est rempli d’émotions, de tensions jusqu’à la dernière page, jusqu’aux derniers mots, pour mieux nous plonger dans ce drame humain.