La larme de la biche / Nicolas Bernard

La larme de la biche / Nicolas Bernard

Couverture de La larme de la biche de Nicolas Bernard

Elle s’appelle Piana. Pia, pour les intimes. Veuve presque centenaire, elle meurt à petit feu dans une maison de retraite sous le regard fataliste des siens et déshumanisé du personnel. Ne supportant plus cette situation, son petit-fils décide un jour de la faire évader de cette prison qui ne dit pas son nom et lui offrir une ultime virée dans les lieux qui ont illuminé sa vie. Pour cette mission insensée, il s’adjoint les services d’une infirmière, Rosamund, son premier amour. À bord d’une Mustang décapotable, et au son d’une bande originale entraînante, le trio se lance dans un road-trip chargé en souvenirs, certes, mais aussi en émotions pour chacun.

Avis : Ce premier roman de Nicolas Bernard ne m’a pas entièrement conquise. Pourtant, tout commençait bien puisque parmi les sujets traités, il y a la vieillesse, la mort et les maisons de retraite. Des sujets qui m’interpellent depuis longtemps.

Et ça partait fort, avec une grand-mère et son petit-fils, deux voix qui vivent les mêmes moments mais pas de la même façon. Le ton est agréable, on sourit et on a des pincements de cœur. Le rythme est bien aussi. On rentre dans la tête et les sentiments de Piana, la grand-mère corse, aussi bien que dans ceux de son petit-fils.

Ce n’est qu’au bout de quelques chapitres, que la ritournelle « c’était mieux avant » et le manichéisme du personnel soignant ou des familles (pas un pour rattraper l’autre) a commencé à me faire perdre le rythme de La larme de la biche. Les titres en italien non traduit et les parties en corse (même traduites) ont aussi été un frein dans ma lecture. Alors c’est vrai que kidnapper sa grand-mère pour la faire VIVRE, ne serait-ce qu’une dernière fois, REvivre des choses qu’elle aimait (leur bergerie en corse, la mer, l’Italie et l’opéra) c’est vraiment beau et bien trouvé. Mais voilà, il y a Rosamund, l’infirmière que le petit fils embauche pour l’occasion. Rosa est son premier amour. Il l’aime toujours, alors que de son côté, elle freine ses ardeurs. Et, là non plus, je n’ai pas accroché à cette histoire d’amour. Quant à la fin de ce roman, elle ne m’a pas plu du tout. Même si elle a le mérite de montrer le non choix que nous avons dans notre société quant à choisir son heure.

Par contre, beaucoup de passages (sur la pudeur anéantie, sur la violence dans les institutions parfois, et sur le manque de parole autour de la mort et de la vieillesse dans notre société) m’ont parlé et sont d’une justesse rare. J’ai également beaucoup aimé les petites piques que les personnages s’envoient et qui sont autant de sourires au lecteur. La couverture est aussi très réussie.
Mon avis est partagé donc.

Car je dois dire que pour avoir dialogué avec l’auteur, qui fait un boulot monstre pour que son roman vive, je suis peut-être un peu dure en disant que je ne recommande pas la lecture de La larme de la biche. Je la recommande mais sans en attendre un vrai débat. Et pas pour trouver des idées sur comment accompagner nos personnes âgées vers la mort. Et il faut aimer l’opéra et connaitre le corse et l’italien. Et ne pas être trop à cheval sur la tromperie, ou sur le fait que certains des soignants dans les maisons de retraite sont des perles. Ce qui pour moi est totalement occulté (même si le personnage de Rosa est censé représenter ces soignants, je trouve que ce n’est pas assez mis en valeur).
Bref, qui lira, saura…

Roman autoédité

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