Jerome Burnel, héros un temps célébré puis déchu et expédié en prison pour pédophilie, n’a pas cessé de clamer son innocence. À sa libération, il prend contact avec Charlie Parker, le privé à l’âme tourmentée, et lui explique qu’il a été victime d’un coup monté. Le récit de Burnel a des accents de vérité, et sa disparition soudaine achève de convaincre Parker d’enquêter. L’ancien flic, toujours choqué par son expérience de mort imminente, n’a de toute façon plus rien à perdre. Le voici embarqué sur les traces d’une communauté de Virginie occidentale, l’Entaille, qui vit en marge de la société selon ses propres règles, imposées par le meurtre et la terreur, et sur laquelle plane la présence d’un mystérieux Roi Mort.
Avis : Alors là, je n’en crois pas mes yeux ! J’ai fini le dernier Charly Parker et je suis (un peu) déçue.
En premier lieu, car dans Le temps des tourments, il n’y a que peu de présence du duo Angel/Louis que j’adore (j’irai presque jusqu’à les vénérer, si, si, n’ayons pas peur des mots !)
Ensuite car le mal ne m’a pas paru aussi dangereux et ténébreux que dans les autres tomes. Mais cela est peut-être dû au fait que l’on s’habitue à toute violence. Même à un roi mort qui règne sur une communauté barjot : l’entaille. Un roi mort qui est donc une entité censée être ténébreuse au possible, mais qui ne peut survivre dans des corps vivants et doit chercher refuge dans des ossements. Ce mal a besoin de personnes le vénérant pour que son pouvoir croisse.
Enfin car Charly Parker, est devenu Plus-Que-Christique après être revenu de la mort ! Il est moins caustique, encore moins tiraillé par une moralité et il n’hésite plus, il sait.
Mais dans ce Temps des tourments il y a quand même de très bons chapitres. Comme celui sur la vie dans l’entaille (violente et avilissante), ou l’assaut du motel (virevoltant et mortel). Et dans les horreurs commises par les deux fils d’Oberon, un des chefs obéissant au roi mort, j’ai retrouvé toute la saveur de l’horreur que sait habituellement me transmettre John Connolly.
Et la partie fantastique, avec les filles de Charly Parker, Jennifer et Sam, est bien réussie. On y croit, on a envie de cette force qui vient de la lumière, qui n’est pas tendre mais qui fait plier le mal. Cette partie prend le pas sur les enquêtes et le besoin de rédemption de mon détective privé (toujours préféré quand même).
Le temps des tourments est donc pour moi un virage dans la série des Charly Parker.
Et c’est bien dommage que John Connolly ne soit pas aux Quais du polar cette année car je lui aurais posé ces questions :
– Vers quoi se dirige Charly Parker ?
– Son écriture ira-t-elle toujours vers plus de fantastique ?
– Verra-t-on un peu plus d’Angel et de Louis ?
De ses réponses, dépendront mes lectures…
Roman publié aux éditions Presses de la cité (Sang d’encre) – Traduit de l’anglais (Irlande) par Jacques Martinache.
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