La perle et la coquille / Nadia Hashimi

La perle et la coquille / Nadia Hashimi

couverture du roman La perle et la coquille de Nadia Hashimi

Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues. Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses soeurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu’à ce qu’elle soit en âge de se marier. Elle jouit alors d’une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.

Avis : La perle et la Coquille est une vraie pépite ! Nadia Hashimi nous plonge dans un pays méconnu, l’Afghanistan, nous faisant découvrir ses habitants et leurs coutumes. On y suit les aventures de Shekiba et de Rahima, deux femmes liées par le sang, dont les destins se font écho malgré le fait qu’elles ont vécu à des périodes différentes.

Toutes deux sont prises dans l‘engrenage de la tradition afghane, qui prive la femme de sa liberté, ayant pour seule définition son rôle de mère et de femme de maison. La jeune Rahima vit entourée de ses sœurs dans un petit village afghan. Son père souffre de ne pas avoir eu de fils et le fait sentir à ses filles. Afin de sortir ses nièces d’un destin tout tracé, Shaima leur raconte la vie de leur ancêtre Shekiba. Rahima devient un basha posh (une fille déguisée en garçon) pour pouvoir aider sa famille à survire et se rend compte, petit à petit, que son destin se mêle étroitement à celui de son ancêtre. Elles se battent toutes deux pour construire un avenir meilleur, tout comme elles font toutes deux face à des épreuves terribles et souffrent en silence.

J’ai apprécié suivre en miroir l’histoire de ces deux femmes. Si leurs histoires sont éloignées dans le temps, elles font face à des obstacles similaires, preuve que l’amélioration de la condition féminine dans ce pays a été un très long processus.La perle et la Coquille est une ode à la liberté et au courage de ces femmes qui tentent de lutter contre les traditions pour se forger un destin différent.

J’ai également été séduite par les descriptions des paysages, maisons, villages, villes et palais afghans. On est projeté dans un pays bien différent du nôtre, que l’on apprend à découvrir à travers les yeux de Rahima et de Shekiba. On arrive à se représenter aisément les différents lieux du roman, ce qui rend la lecture encore plus prenante.

De plus, la plume de l’auteure est très agréable à lire de par sa fluidité. Elle parsème le roman de mots afghans, très bien expliqués et illustrant parfaitement la vie de ces femmes. La traductrice a, par ailleurs, su admirablement conserver le style de l’auteure.

En résumé, La perle et la Coquille est un conte familial reflétant la conditions féminine afghane passée et présente. Un récit poignant, saisissant et très éloquent. 

Roman publié aux éditions Milady (Poche) – Traduit de l’anglais par Emmanuelle Ghez.

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