Canyon Creek / Alexis Aubenque

Canyon Creek / Alexis Aubenque

couverture de Canyon Creek de Alexis Aubenque

Quatrième de couverture : Canyon Creek, petite ville tranquille qui tient son nom du Canyon qui la borde, est en proie à une série de crimes de jeunes filles latinos. La sergente Suzie McNeill est persuadée qu’il s’agit d’un tueur en série, contrairement au shérif, son père, qui n’y voit qu’une simple coïncidence statistique. A l’aide du lieutenant Jack Spencer, elle en oubliera toutes les règles pour prouver ses théories et arrêter le détraqué qui sévit dans sa ville. Mais c’est un objectif qui lui sera d’autant plus difficile à atteindre que revient dans sa vie Dale Turner, un homme au passé mystérieux. Un homme tout juste sorti du coma, amnésique, après un accident très suspect survenu un mois plus tôt…

Avis : Alors que deux hommes font de l’escalade dans les gorges près de Canyon Creek, ils assistent, impuissants, à l’assassinat d’une jeune fille. C’est la quatrième en deux ans. Toutes latinos, toutes jeunes et toutes violées. Mais la manière dont elles ont été tuées diffère à chaque fois. Suzie, elle, est persuadée qu’il y a pourtant un lien. Elle est bien la seule à croire à cette théorie au sein du département du shérif. En parallèle, Dale Turner, futur beau fils d’une des familles les plus fortunées de la région vient de se réveiller après un coma de plusieurs semaines. Retrouvé à demi-mort dans une ravine du désert, personne ne sait ce qu’il s’est passé, et lui non plus. Accident ou tentative de meurtre, le choc l’a laissé amnésique mais bien décidé à découvrir son passé et l’homme qu’il était.

Alexis Aubenque entraîne son lecteur dans une alternance de chapitres, suivant tour à tour Dale ou Suzie, attendant que leurs deux histoires se rejoignent. Il dessine une ville où la corruption et le racisme règnent, où la chaleur accablante enveloppe les habitants de son apathie. L’écriture est fluide et le rythme efficace… le lecteur met longtemps à avoir le sentiment de tourner en rond.

Car l’auteur ne va pas assez loin. Les idées sont bonnes, l’histoire est intéressante, mais elle aurait pu être davantage creusée. On se concentre trop sur la vie privée de l’héroïne et pas assez sur l’intrigue. En conséquence, lorsque celle-ci passe au second plan de ses intérêts, l’histoire s’enlise un peu.

Et si Suzie est au premier abord sympathique, elle devient rapidement agaçante. Elle est immature, adepte des jugements à l’emporte pièce, elle ne sait pas se contrôler et elle est inconstante. Alors qu’au début du récit elle prend fait et causes pour le sort des jeunes filles assassinées, elle se laisse peu à peu distraire par d’autres considérations et si elle se remet sur l’enquête, c’est uniquement pour « faire plaisir » à son ami et collègue.

La fin de Canyon Creek aurait pu remonter le niveau si elle ne donnait pas l’impression d’avoir été un peu précipitée, comme si l’auteur venait de se souvenir qu’il devait conclure son histoire. Le manque d’empathie pour les personnages empêche par ailleurs d’être réellement touché par les ressorts dramatiques mis en place.

« Rares sont ceux qui reconnaissent faire le mal, pourtant tout le monde est persuadé d’être entouré d’ordures. »

Roman publié aux éditions du Toucan (Noir)

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