Wastburg / Cédric Ferrand

Wastburg / Cédric Ferrand

Quatrième de couverture : Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu’un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter.

Avis : Cédric Ferrand, avec ce premier roman, réussit le coup de maitre de nous offrir un récit dense et maitrisé. Sous sa plume, il parvient à littéralement faire prendre vie à cette cité décadente et mouvante qu’est Wastburg. De quartier en quartier, il nous en offre un panorama coloré et vivant. Wastburg foisonne de vie, de tentations, d’ironie, d’humeurs et de rumeurs.

L’auteur nous fait découvrir sa ville, ses coutumes, son passé, ses habitants, par le biais de ses personnages. Il multiplie les points de vue, en nous faisant apprécier, à chaque chapitre, un nouveau protagoniste. Cela donne au lecteur un peu l’impression de picorer des bouts de vie et de se retrouver plongé en plein kaléidoscope. Et pourtant, c’est une histoire unie qui se tisse peu à peu dans ses pages. Tout, ici, est brillamment lié. Une action ou un évènement ayant eu lieu à un moment trouvera son explication ou aura des conséquences dans un chapitre ultérieur.

Bien que les héros n’aient en général qu’une durée de vie assez courte, ils sont à chaque fois remarquablement dessinés. Tous, possèdent une identité, un passé, une personnalité, des désirs qui leur sont propres et qui les rendent concrets. Ils appartiennent à toutes les couches de la société, du gamin des rues au plus haut fonctionnaire de la ville. Cependant, la plupart font partie de la Garde de la ville.

J’ai vraiment été emportée par le talent de conteur de l’auteur. L’utilisation d’un vocabulaire volontiers argotique sert à merveille la plongée dans la ville et ses méandres. Cet aspect, ne contredit néanmoins pas une écriture de style soutenu et alerte.

Le premier chapitre ouvre le bal, de manière tout à fait percutante, de ce Wastburg survolté, crasseux, bigarré, mortel… L’ambiance y est sombre et pourtant, empreinte de vie et de passion. Parce que ce roman est atypique dans la production de fantasy, il pourra en dérouter certains. Quant à moi, je vous recommande chaudement, si vous aimez sortir des sentiers battus, d’arpenter à votre tour les rues pas toujours pavées de Wastburg.

Roman publié aux éditions Folio (SF) 

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