Papa-Longues-Jambes / Jean Webster

Papa-Longues-Jambes / Jean Webster

couverture de Papa Longues Jambes de Jean Webster

Quatrième de couverture : « Un bienfaiteur, qui désire rester anonyme, offre de t’envoyer à l’université. En échange, tu lui écriras chaque mois une lettre donnant des détails sur tes études et ta vie là-bas, une lettre comme tu en écrirais à tes parents s’ils vivaient encore. » Pour Judy Abbott, jeune orpheline élevée entre les murs d’un respectable et ennuyeux foyer, la proposition est aussi surprenante qu’inespérée. Elle accepte de bonne grâce de se plier aux exigences de son mystérieux tuteur, auquel elle a donné le surnom affectueux de Papa-Longues-Jambes.

Avis : Papa-Longues-Jambes est un roman épistolaire. Dans un style simple et vivant (les lettres sont agrémentées de dessins), il raconte la vie de Judy Abbot, une orpheline, qui écrit au mystérieux bienfaiteur lui permettant de continuer ses études dans une prestigieuse université. Elle, qui a passé sa vie seule, sans affection, reporte sur lui tout l’amour et la tendresse qu’elle porte en elle. Celui qu’elle s’amuse à nommer « Papa-Longues-Jambes » devient alors son confident, son ami, sa famille.

Je connaissais déjà l’histoire par le dessin animé qui en a été tiré et j’avais très envie de découvrir l’original. Et je dois dire que je n’ai pas du tout été déçue ! C’est un roman très agréable et plein de fraicheur, bien qu’il ait été écrit il y a tout juste 100 ans. Le gros point fort de ce livre est son héroïne. Judy est une jeune fille spontanée, débordante d’imagination et parfois impertinente. Elle est drôle, généreuse, toujours de bonne humeur et pleine de joie de vivre, ce qui est particulièrement remarquable quand on sait d’où elle vient. Elle a, en effet, passé sa vie dans un orphelinat austère où elle devait non seulement travailler pour payer sa pitance, mais où elle était également méprisée et bafouée par les personnes qui auraient dû la protéger. C’est un personnage que l’on ne peut qu’aimer.

En filigrane, Jean Webster fait la critique sociale d’une époque. Car Judy est une jeune fille moderne qui vit dans une société où les femmes commencent tout juste à étudier et à rêver d’avoir un métier, et où c’est l’homme de la maison qui prend les décisions. Indépendante et fière, elle aura à cœur de mener elle-même sa barque. Et malgré l’affection qu’elle porte à son « tuteur », elle voudra s’affranchir, le plus tôt possible de son joug.

Un petit mystère entoure l’identité de son bienfaiteur. Il n’est, me semble-t-il, pas bien difficile de le deviner. Bien sûr, c’est peut-être parce que je la connaissais déjà, que j’ai vu les indices (gros comme une maison) distillés par l’auteur. La fin n’est donc pas des plus surprenantes, mais cela ne gâche en rien la lecture. Mes seuls regrets concernant cette œuvre, tiennent à l’unilatéralité de cette correspondance. Papa-Longues-Jambes s’octroyant le privilège de ne jamais répondre à ses lettres. Lorsque le besoin s’en fait sentir, il se fait représenter par son secrétaire, ce qui lui permet plus facilement de ne pas justifier ses décisions. Même si, connaissant son identité, on les devine aisément. Je pense également que le roman aurait pu être étoffé, car Judy reste très discrète sur de nombreux aspects de sa vie. Le dessin animé a d’ailleurs très bien pallié ce manque. Je suis, maintenant, impatiente de voir le film !

Roman traduit par Michelle Esclapez – Édité par Gallimard

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